La petite histoire
Employée d’un bureau comptable, Joanie Huard caresse le rêve d’écrire depuis très longtemps sans se lancer. Dans sa jeunesse, elle a un coup de cœur pour les cours de français et les productions écrites. Ses travaux ont toujours trop de mots et elle s’égare parfois du sujet par désir de faire vivre ses histoires. Comme elle ne voit pas beaucoup d’ouvertures professionnelles dans le français, elle se dirige plutôt vers la comptabilité et laisse de côté l’écriture pour un moment.
Lors des soirées de confinement de la pandémie de COVID-19, la Lévisienne se demande quoi faire. Elle décide alors d’écrire l’histoire de personnages qu’elle avait créés il y a plusieurs années. Elle envoie son texte à des amis qui lui en demandent plus. C’est alors que le déclic se fait et qu’elle écrit un premier roman en deux mois.
Elle cible une quarantaine de maisons d’édition qui correspondent à son style et envoie son manuscrit à huit d’entre elles. Après une attente d’un an avant de recevoir des réponses, Joanie Huard reçoit sept refus et une proposition pour aller à la prochaine étape d’édition qui n’aboutit pas. Bien qu’elle ait plusieurs autres maisons d’édition à qui envoyer son ouvrage, les délais d’attente sont trop longs et elle décide donc de prendre le chemin de l’autoédition grâce à l’aide de Bouquinbec.
C’est énormément de travail pour la Lévisienne qui doit assumer tous les risques financiers et toutes les étapes de production, de la création du livre à la facture qu’elle doit remettre à l’acheteur, mais le désir de faire connaître l’histoire de ses personnages lui donne l’énergie de réaliser cette tâche. Elle réussit alors à faire accepter son roman en librairie indépendante, puis dans les librairies Renaud-Bray et les Archambault, une chose assez rare pour un livre en autoédition, mentionne-t-elle. Son œuvre connaît un succès important, tellement qu’elle va en réimpression.
La suite
Ainsi, c’est un an plus tard que l’autrice lévisienne sort un deuxième roman, L’œuvre inachevée. Dans cette suite, on poursuit l’histoire de son personnage Jasmine, mais dans une intrigue grandissante. L’autrice aime aborder l’amour passionnel et les romances qui n’existent que dans les films. Elle souhaite faire vivre à ses personnages des sentiments puissants qui se développent dans l’action et dans le suspense, mais toujours avec comme trame de fond l’amour.
Pour Joanie Huard, l’écriture est très différente de son travail en comptabilité. «Ça permet au cerveau d’être plus créatif. Ça fait changement d’aligner des colonnes», explique-t-elle.
Avec ce nouveau défi, l’autrice a deux objectifs précis : l’objectif financier, soit de rentabiliser la production des livres, et l’objectif de cœur, soit de continuer à écrire et faire connaître ses histoires.
Afin de se faire connaître davantage, la Lévisienne espère avoir une place dans les salons du livre. Cependant, comme elle est passée par l’autoédition, elle doit trouver une maison d’édition qui lui laissera une place à son kiosque.
«Pour les éditeurs, c’est un peu de la compétition qu’ils se font à eux-mêmes, mais certains ont de l’ouverture à accepter une autrice en autoédition», indique l’autrice. Les critiques positives et les ventes de livres positives pourraient l’aider à atteindre son objectif.
Du point de vue personnel, la Lévisienne espère que c’est seulement le début de sa carrière d’autrice. Bien qu’elle ait déjà commencé à préparer une prochaine série de livres qu’elle aimerait peut-être envoyer à des éditeurs, elle doit d’abord finir sa première trilogie en autoédition. C’est un défi qu’elle se lance d’éditer sa première trilogie au complet par elle-même, mais c’est surtout quelque chose qu’elle doit à ses lecteurs, croit-elle.
Le troisième tome de cette trilogie est d’ailleurs bien avancé et devrait paraître à l’automne prochain.