Par Érick Deschênes
On pensait que les Canadiens avaient enfin trouvé les solutions pour renouer avec le succès grâce à sa belle victoire de 5 à 2 face aux Blues de St-Louis, samedi, et du succès un peu plus poussif de 4 à 3, dimanche contre les Flyers de Philadelphie.
Cependant, le naturel est revenu au galop dans les derniers jours. Après avoir subi une dégelée de 8 à 2 à la maison contre le Kraken de Seattle, mardi, les protégés de Martin St-Louis ont été dominés au dernier vingt du match de jeudi contre les Capitals à Washington, permettant aux représentants de la capitale fédérale américaine de vaincre le CH 6 à 3.
Plusieurs analystes blâment les gardiens de but pour la tenue des Canadiens par les temps qui courent. De mon côté, je ne veux même pas lancer la pierre aux cerbères du Tricolore. Pour moi, même Carey Price ne pourrait faire de miracles tellement les maux du CH en ce début de saison semblent profonds.
D’abord, comme je le mentionnais dans ma précédente chronique, plusieurs attaquants sont aux abonnés absents en ce début de campagne, signe que le camp d’entraînement du CH n’a pas été une réussite cet automne. Si le trio Gallagher-Evans-Anderson amène une belle énergie et provoque des choses et que le CH peut compter sur un Cole Caufield en feu, d’autres avants, comme Kirby Dach, Alex Newhook et Joel Armia, n’amène pas les buts qui permettraient au Tricolore d’obtenir davantage de points au classement général.
Le grand mal dont souffrent les unités offensives du CH semble être la peur d’aller se salir le nez dans l’enclave. L’exemple le plus frappant de ce problème a été illustré par le double avantage numérique que le Canadien a obtenu lors du match jeudi contre les Capitals, une belle occasion de faire mal à Washington que n’a pas saisie le Tricolore. Pendant ce moment charnier du match, l’unité d’avantage numérique a multiplié les passes en périphérie, facilitant le blocage de tirs pour les Capitals et les arrêts pour leur cerbère. Même qu’à un certain moment lors de cet avantage numérique, aucun joueur des Canadiens ne se trouvait devant le gardien de Washington, pour vous dire!
Pour sa part, la brigade défensive semble complètement désorganisée en ce début de saison. Les autres équipes de la Ligue nationale de hockey semblent s’être passé le mot. Vous n’avez qu’à offrir un échec avant soutenu dans la zone défensive du CH pour briser le jeu de transition des Montréalais.
La brigade défensive, malgré tout le talent démontré par Lane Hutson jusqu’à maintenant, a ainsi beaucoup de difficultés à sortir la rondelle de son territoire. Combien de fois en ce début de saison avons-vu les arrières du Bleu-blanc-rouge lobé la rondelle vers la zone neutre? Plus qu’autrement, l’équipe adverse récupère facilement la rondelle. Et qui conserve la rondelle le plus longtemps augmente ses chances de l’emporter.
Aussi, le système défensif hybride sur lequel mise Martin St-Louis cette saison semble créer des largesses pour les adversaires, signe qu’il n’est pas maîtrisé par les défenseurs du Tricolore. Est-ce que l’entraîneur-chef des Canadiens a-t-il été trop ambitieux d’aller de l’avant avec un tel système alors que sa brigade compte sur une majorité de jeunes défenseurs.
Il faut sauver le soldat Xhekaj
D'ailleurs, plus spécifiquement en ce qui a trait à cette unité, Martin St-Louis doit se concentrer sur Arber Xhekaj afin qu’il retrouve le niveau prometteur qu’il affichait à son arrivée avec les Canadiens. En territoire défensif, le solide gaillard semble complètement perdu. Ses premières passes manquent très souvent d’efficacité et il commet des erreurs qu’il ne faisait pas à ses débuts, notamment sa passe molle rapidement récupérée par le Kraken qui a mené au but d’Oliver Bjorkstrand, mardi.
Cependant, Arber Xhekaj doit aussi se regarder dans le miroir, quant à sa mission de protecteur de l’équipe. Un rôle qu’il n’occupe pas à merveille par les temps qui courent. Dimanche, contre les Flyers, il nous a montré un nouvel exemple de ce qu’il ne doit pas faire.
Après un contact douteux de Sean Couturier sur Kirby Dach au milieu de la patinoire, qui rappelons-le n’a provoqué aucune chute ou blessure au longiligne centre du CH, Arber Xhekaj s’est rué sur Sean Couturier, le capitaine et le meilleur joueur des Flyers de Philadelphie. Est-ce que Xhekaj croyait vraiment que le Néo-Brunswickois allait jeter les gants contre l’un des meilleurs bagarreurs du circuit? Alors que Couturier, par dépit, et Xhekaj lâchait les gants, le défenseur Nick Seller est venu à la rescousse de son capitaine, mettant fin à la dispute. Si je ne comprends toujours pas pourquoi les arbitres n’ont pas non plus puni Seller, Xhekaj, pour avoir amorcé la chicane, a été le seul chassé pour deux minutes.
Comme Couturier n’a pas blessé Dach, pourquoi le grand gaillard des Canadiens n’est pas allé seulement piquer une jasette au capitaine des Flyers ou aller le pousser un peu lors d’une mêlée au coup de sifflet suivant pour passer son message sans mettre son équipe dans le trouble?
Il est incontestable que les Canadiens ont besoin d’un rude défenseur avec un tir foudroyant sur sa troisième paire de défenseurs comme Arber Xhekaj peut l’être quand il joue à son plein potentiel. Ce n’est pas le cas actuellement et le Tricolore doit l’aider à ce qu’il retrouve le chemin du succès, avant que les deux parties ne doivent prononcer un divorce.
En rafale
- Les Dodgers de Los Angeles se sont rapidement débarrassés des Yankees de New York pour mettre la main sur un autre titre de la Série mondiale. Ça n’enlève rien à leur exploit, mais cette finale est encore une fois une belle démonstration des raisons derrière la baisse d’intérêt des amateurs de sport envers le produit de la MLB. Dans ce circuit, ce sont souvent les mêmes équipes, les plus fortunées, qui peuvent se rendre jusqu’aux grands honneurs. La surprise est un élément vital dans le sport. Quand elle n’est plus là, à quoi bon assister à un spectacle qui ne change pas.
- Enfin, je ne peux vous cacher ma joie de voir que la Victoire de Montréal fera un arrêt en janvier au Centre Vidéotron pour y disputer un match de la saison régulière de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) contre la Charge d’Ottawa. Si la LNH ne veut pas de Québec, la Vieille-Capitale a tout ce qu’il faut pour accueillir une formation d’une possible expansion de la LPHF. J’assisterai au match du 19 janvier prochain. Et vous?