Note de la rédaction : Le Journal de Lévis n'endosse aucune opinion qui est partagée dans les lettres d'opinion ou ouvertes publiées dans notre section Opinions. Les opinions qui sont exprimées dans ce texte sont celles de l'autrice signataire.
Ce moulin à eau construit en 1835, en bordure de la rivière Beaurivage, est le dernier encore debout sur le territoire de la ville de Lévis. De par son ancienneté, il possède une valeur historique importante pour la municipalité. Il fut d’abord un moulin à scie, à moudre de la farine et à fabriquer du bardeau de cèdre.
Par la suite, entre 1971 et 1997, il abrita un centre d’arts fondé par le peintre Albert Rousseau, qui restaura lui-même le lieu en 1971, faisant de ce moulin un berceau culturel. Depuis, il semble montrer des signes de détérioration préoccupants.
Un premier pas avait été fait de la part des citoyens, à l’automne 2014, pour une demande de classement, qui a été refusée par le ministère de la Culture et des Communications. La municipalité a également été sollicitée, pour une demande d’aide en urgence en 2015, qui est restée vaine.
Nous constatons qu’en ce début d’année 2024, dix ans plus tard, le moulin Gosselin ne semble toujours pas avoir bénéficié de travaux de restauration, ou d’une quelconque maintenance. Bien qu’il n’a pas été classé, il s’avère être d’une valeur patrimoniale et historique encore significative.
De plus, nous avons pu observer dernièrement que la Ville de Lévis faisait l’objet de plusieurs démolitions successives. Cette situation nous préoccupe énormément. Le patrimoine bâti est une richesse collective à protéger.
Sa disparition entraîne celui de l’histoire de son milieu, pourtant intrinsèque à l’identité et au sentiment d’appartenance d’une communauté. Par ailleurs, nous souhaitons rappeler qu’en vertu du règlement RV-2012-11-79 sur l’occupation et l’entretien des bâtiments, l’article 14 fait mention que : «Tout bâtiment accessoire doit offrir une solidité suffisante pour résister aux effets combinés des charges vives, des charges sur les toits et des charges dues à la pression du vent, et ne pas constituer un danger pour la personne ou la propriété».
De plus, «les revêtements et parements extérieurs des murs et de la toiture de tout bâtiment accessoire doivent être entretenus ou réparés de manière à ce que leur fini ou leur couleur d’origine soit conservé».
En conclusion, nous vous demandons de procéder à la vérification de l’état du moulin Gosselin, et si nécessaire, d’appliquer votre réglementation en vigueur. Nous espérons que votre administration saura assurer sa préservation. En espérant une évolution positive dans ce dossier, nous vous prions d’agréer, Monsieur le maire, nos sincères salutations.
Renée Genest
Directrice générale