L’initiative de «se lancer» en politique demande une grande détermination, car les défis sont nombreux. Plusieurs participantes ont décrit les doutes et les peurs qu’elles ont dû surmonter : le syndrome de l’imposteur, les barrières structurelles, la conciliation travail-famille et parfois même le manque de soutien. Ces femmes, malgré les difficultés, ont persisté. Leurs expériences nous rappellent qu’il est crucial de créer des réseaux de mentorat, de soutien, et d’accompagnement pour briser les barrières qui découragent beaucoup de femmes de suivre leurs aspirations politiques. Le panel a montré que le mentorat et le partage d’expériences entre femmes peuvent jouer un rôle déterminant dans leur confiance et dans la continuité de leur parcours.
Le thème de «rester» en politique a également soulevé des enjeux importants. Pour beaucoup, il ne s'agit pas seulement d'attirer les femmes vers la politique, mais aussi de s’assurer qu’elles puissent y évoluer dans un environnement inclusif et respectueux. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : en 2021, seulement 38,5 % des élu.es municipaux au Québec étaient des femmes, et les femmes représentaient à peine 23,6 % des maires élus. Ces chiffres montrent que malgré des avancées, la parité reste encore un objectif lointain dans la réalité municipale Dans cette perspective, certaines recommandations ont été formulées, comme l’adoption de politiques de respect au sein des instances municipales et la mise en place de formations régulières pour mieux détecter et combattre l’intimidation ainsi que le harcèlement. Ces initiatives visent à créer des espaces où les femmes peuvent s’épanouir en toute sécurité, en étant valorisées pour leurs compétences et leurs perspectives uniques.
Au-delà des mesures de soutien individuel, nos participantes ont également souligné l'importance de transformer la culture même de nos institutions. Il est temps que la zone paritaire devienne une norme intégrée dans les structures municipales, des comités aux instances décisionnelles, afin que la diversité des voix soit reflétée dans les politiques sociales, environnementales et économiques. Le conseil municipal, par exemple, pourrait repenser sa charte pour garantir une représentation plus inclusive et adopter des mesures comme la nomination d’une responsable de la condition féminine parmi les élues.
Ces échanges nous ont rappelé que l'inclusion n'est pas seulement une question de chiffres : elle est essentielle pour bâtir une société où chacun et chacune se sent légitime d’apporter sa contribution. Pour les prochaines élections municipales, nous espérons voir encore plus de femmes oser franchir le pas, pour enrichir et diversifier notre paysage politique. En leur offrant des formations adaptées, en valorisant le mentorat et en promouvant une culture de respect, nous posons les bases d’une démocratie locale plus forte et équitable. Une société inclusive et représentative n’est pas une utopie, mais bien un objectif atteignable – à condition que chacun et chacune y contribue activement.
Le comité Femmes:
Louise-Hélène Bernier
Rosie Bonin
Dominique Bouchard
Dina Daher
Audrey Duchesne
Huguette Hébert
Jessie Moore Tremblay
Liz-Ann Picard
Patricia Turcotte
Sources :
1. Institut de la statistique du Québec - Personnes élues aux élections municipales (2024)
2. Élections Québec