L’approche bienveillante enseignée aux parents qui favorise une meilleure écoute des enfants et un meilleur accueil de leurs émotions n’a pas eu que des bienfaits. Elle a aussi brouillé les frontières entre les rôles de parents et d’enfants.
«On est dans le problème où les enfants sont dans un mode éducatif qui les amène à considérer qu’ils sont égaux aux adultes. Il n’y a pas d’erreur au niveau de l’être humain, mais il y en a une lorsque l’on parle de prise de décision, de responsabilité, de maturité et d’expérience», a mentionné la directrice générale de la Maison de la famille de Lotbinière, Danielle Sarrazin.
Pour cheminer dans sa réflexion, le Comité Pro-Parents a réuni, le 23 janvier dernier, une vingtaine de personnes : enseignantes, éducatrices en CPE, direction d’écoles, parents et élus. Ils ont échangé sur ce qu’ils vivent dans leur quotidien avec les enfants et les défis rencontrés.
Parmi les éléments qui sont ressortis de ces discussions, les intervenants ont noté que l’approche éducative actuelle donne beaucoup de pouvoir à l’enfant. Parallèlement, une grande pression est mise sur les parents pour qu’ils soient «parfaits». Ces derniers ont peur du regard des autres. Ce stress est donc transféré à l’enfant.
Les participants ont aussi relevé qu’il faut accepter qu’un enfant «agisse comme un enfant et qu’il ne faut pas le juger comme un adulte». De son côté, le maire de Saint-Gilles, Robert Samson, a œuvré pendant des années dans le milieu de l’éducation. Il a rappelé que les enfants vont réagir à la répression. «Le rôle d’éduquer appartient aux parents, celui d’instruire et de socialiser, à l’école», a-t-il résumé.
Au terme de cette réunion, les participants se sont entendus sur le fait qu’il faut établir «un équilibre entre la bienveillance et l’encadrement» ainsi que des limites claires.
«Le comité pourra commencer à réfléchir aux façons d’y arriver. Lors de notre prochaine rencontre en grand groupe, on pourra sonder les participants sur les moyens à prendre», a rajouté Mme Sarrazin.
Cette dernière est réaliste, tout ce processus prendra du temps. «On ne prétend pas détenir la vérité. On ressent qu’il y a un défi. Notre comité est là pour aider les parents. Ce qu’on entreprend a une envergure qui outrepasse la relation entre le parent et l’enfant.»