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Relève agricole

Un prix pour des producteurs laitiers de Leclercville

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Photo : Courtoisie - Sollio

13 mars 2025 10:52

La remise des Prix relève Sollio a eu lieu le 27 février dernier dans le cadre du gala de clôture de sa 103e assemblée générale annuelle. Parmi les lauréats, on retrouve Raphaëlle Lemay et Pierre-Yves Lemay de la ferme Gillubert, de Leclercville qui ont réussi un transfert non apparenté et ont reçu le prix Établissement.

D’un côté, il y a le couple Lemay qui a les pieds bien ancrés dans le milieu agricole alors que des membres de leurs familles opèrent les fermes Roussette et Joniel, de Leclercville et Lotbinière. De l’autre, il y a Robert Héroux, un producteur laitier qui est parti de zéro et a géré sa ferme pendant 15 ans.  

Photo : Christophe Champion

Ils se sont rencontrés en 2012 alors que le couple cherchait une occasion de s’établir dans le monde agricole et que l’autre se cherchait une relève à qui transmettre sa ferme.

À l’époque, un organisme de maillage comme l’Arterre n’existait pas. Le couple a fait ses recherches à l’ancienne, en parcourant les routes en voiture. Un jour, une installation située sur la route 132 a suffisamment attiré pour qu’il en discute avec leur conseillère en gestion. Cette dernière a fait le lien entre les deux.

Après les premières rencontres pour jauger du sérieux mutuel, une première année de travail a commencé pour tester la relation et le partage des responsabilités entre Robert et Pierre-Yves. Pour sa part,

Raphaëlle poursuivrait ses fonctions d’agronome et directrice régionale pour le Centre d’insémination artificielle du Québec. Un plan de transfert décennal a ensuite été établi en commençant par l’évaluation des actifs pour déterminer un prix de vente et une planification des paiements pour minimiser les impacts fiscaux. «Robert voulait transférer, se rappelle Raphaëlle. Il avait été approché par le passé pour vendre rapidement, mais ça ne l’intéressait pas du tout. Notre stratégie de transfert à long terme, ça lui parlait.»

Confiance mutuelle

Le couple mentionne qu’il n’y a pas de mode d’emploi pour un transfert non apparenté, mais la transparence des échanges et la clarté du processus a permis aux jeunes de se projeter, d’avoir le sentiment qu’ils pourraient s’installer un jour.

«Dans un transfert non apparenté, il y a une ’’opération séduction’’ qui arrive. On veut montrer qu’on est capable. La bonne communication est importante, car ce sont les non-dits qui créent des escalades», expose Raphaëlle. «Les premiers temps, Robert venait travailler même les fins de semaine!» se remémore Pierre-Yves.

Le couple a réussi à mettre ses limites, car il était à l’étape d’élever une famille, période trépidante qui faisait contraste avec la vie plus tranquille de Robert, qui s’est accommodé de l’action provoquée par Charline, Laura, Jeanne et Hubert à vélo dans les allées de l’étable ou des bâtons de hockey dans le garage!

Un mentor

Parallèlement, le couple a pu profiter de l’expérience de Robert Héroux. En plus du transfert d’une entreprise viable est survenu un partage de connaissances. «Robert a pu continuer à m’en apprendre beaucoup», évoque Pierre-Yves. «Les jeunes sont meilleurs que moi avec le troupeau, mais je suis encore utile pour l’entretien des machineries», rétorque Robert, qui prévoit une retraite pleine et entière dans deux ans.

Aujourd’hui, le Leclervillois de 62 ans continue de travailler du lundi au vendredi comme salarié à la ferme. Pour maintenir un lien avec le patrimoine hérité de son grand-père, Robert a gardé un boisé pour y bûcher en famille.

En 2014, l’entreprise comptait 37 kilos de quota. Dix ans plus tard, elle est déjà rendue à 86 avec l’objectif de maximiser l’étable à 125.

 

 

 

 

 

 

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