«Pour moi ça a été un grand défi d’intimité. C’est de se mettre à nue, dans la simplicité de ne pas avoir à créer un personnage ou à me transformer, mais d’être idéalement le plus moi-même possible», raconte Jade Bruneau qui va tantôt interpréter Clémence, tantôt l’un des personnages créés par cette dernière sans jamais quitter la comédienne en elle. Elle porte aussi le chapeau de metteuse en scène, d’idéatrice et de productrice.
Dans la simplicité et un décor léger, Jade sera accompagnée de Simon Fréchette-Daoust comme acteur-narrateur qui personnifiera amis, famille et collègues de Clémence ainsi que de Marc-André Perron au piano comme un troisième personnage qui, quant à lui, fera raisonner les notes de musique au rythme de l’actrice.
«C’est l’espèce de lumière sûre d’où on vient et où on s’en va, c’est l’univers de Clémence. Tout sort du jardin. Il y a un jardin sur scène et tout au long du spectacle, j’y cultive l’univers de Clémence. Je plante des fleurs et j’y récolte les costumes et accessoires du spectacle. Tout est dans la métaphore du petit jardin», souligne l’actrice.
Les textes originaux écrits par Laurence Régnier intègrent des monologues et paroles des œuvres de Clémence DesRochers, mais également des confidences de personnalités qui ont côtoyé cette dernière. Une femme à la voix forte pour son époque, Clémence DesRochers a certainement inspiré plusieurs femmes, mais aussi des hommes, dont certains du milieu culturel québécois comme Michel Tremblay et Luc Plamondon.
La transmission intergénérationnelle
La ligne directrice est bien mise de l’avant et met en relief le legs de Clémence sur notre génération. Le thème du deuil est lié avec l’idée de la transmission et comme il est une partie importante du répertoire de Clémence, il teint tout en lumière l’univers de la pièce.
«Je mesure l’impact que ça peut avoir pour des gens dans la salle. C’est énormément guérisseur, il y a quelque chose dans ce spectacle-là qui est doux et qui fait du bien. C’est vraiment très lumineux malgré tous les sujets difficiles qui y sont abordés. C’est ce que Clémence faisait, elle était capable de parler de n’importe quoi et de tourner ça en quelque chose de beau», ajoute Mme Bruneau.
«La pièce ne se veut pas un hommage à l’artiste, mais plutôt la création d’une nouvelle parole féminine et engagée qui fait hommage à toutes les femmes qui sont venues avant nous et à celles qui viendront après. Un spectacle qui ouvre à la réflexion de ce que nous sommes et de ce que nous voulons être. En tant que femme, qu’humain, que société. Un voyage vers nos racines», peut-on lire dans le communiqué envoyé par le Théâtre de l’Oeil Ouvert.