La préparation
Pour réaliser cette expérience, le groupe formé de 20 jeunes âgés de 15 à 23 ans et de quatre animateurs adultes se préparait depuis deux ans. Le voyage ambitieux venait avec des coûts d’environ 65 000 $. Les scouts ont dû réfléchir pour trouver des méthodes de financement qui répondraient à leurs besoins.
«Le groupe a pensé à différentes opportunités qui se présentaient à nous, explique un membre du 129e Groupe scout de Saint-Jean/Saint-Romuald. On a vendu des lunettes pour regarder l’éclipse solaire, on a organisé un service de garde pendant la grève des enseignants et on a entretenu des relations de longue date avec des partenaires comme le salon de l’auto.»
En plus des commandites de la part de différentes entreprises et des élus des différents paliers politiques de la région, le groupe a ramassé les cannettes de la population pour financer le voyage. Bien que les activités des scouts visaient à financer leur séjour au Costa Rica, les jeunes tenaient également à aider la communauté.
«Lorsqu’on réfléchissait à des idées, on se demandait comment on pourrait aider notre communauté. Par exemple, lorsqu’on a ouvert notre service de garde, on n’avait pas d’école et on ne savait pas quoi faire, donc on s’est dit qu’on pourrait faire d’une pierre deux coups. On souhaitait aider les gens tout en faisant du profit pour notre voyage», indique une jeune scout.
Pour se préparer à l’aventure, le groupe a également suivi des leçons d’espagnol et des formations auprès d’Alternative de vie-Éveil social (AVES) pour mieux comprendre la réalité des pays en développement.
Le voyage
Les scouts ont pu se rendre au Costa Rica le 23 juin pour expérimenter une expérience de voyage unique. Si le «riz et les beans» ainsi que les fruits exotiques ont marqué les jeunes scouts, ils se rappellent surtout des relations qu’ils ont créées.
«Ce qui nous a le plus impressionné, c’est le lien qu’on a réussi à faire avec d’autres communautés. C’est quelque chose de spécial de pouvoir connecter et créer une relation réelle, malgré la barrière de la langue», mentionne une participante au voyage.
Bien que les jeunes aient adoré les randonnées, les plages et les paysages du pays, ils auraient souhaité trouver une manière d’aider la population.
«Nous n’avons pas tous la même définition d’aide international et cela a créé un choc pour les jeunes, précise Esther Veilleux, animatrice. Certains ont été déçus de ne pas avoir l’impression d’aider, mais on ne souhaitait pas donner l’impression qu’on peut tout mieux faire ou assumer que les gens ont besoin d’aide. On a cherché comment on pouvait donner un vrai coup de main et on a finalement aider à réparer un restaurant qui aiderait la communauté à se regrouper. On a pu faire une vraie différence comme ça.»
Les scouts de Saint-Jean-Chrysostome ont vécu un choc culturel, puisque les valeurs et la langue étaient bien différentes des leurs. Ils ont toutefois pu retrouver leurs repères lorsqu’ils ont rencontré des scouts de la région. Les voyageurs ont constaté que «malgré leurs différences, ils étaient similaires et unis».
Les apprentissages
Pour les jeunes, certains apprentissages sont particulièrement ressortis de cette expérience, notamment le rapport à l’environnement.
«L’éco-conscience de la population nous a beaucoup marqué. Il y a beaucoup moins de gaspillage alimentaire, puisque toutes les parties de la viande sont utilisées et qu’on mange les fruits même lorsqu’ils sont moins beaux. L’environnement était plus sain et ça donne envie de créer moins de déchets», ajoute les membres du 129e groupe scout.
Si l’expérience était spéciale pour les voyageurs, les jeunes croient qu’elle ne sera jamais vraiment terminée.
«Un voyage comme celui-là, ça n’a pas vraiment de fin. On revient plus riche de culture et plus conscient des inégalités. On a vu un esprit de communauté fort et on en ressort plus unis. Ça nous servira tous les jours. Ça nous donne envie de profiter plus de la vie et de vivre selon leur principe, celui de la pura vida», concluent les scouts.