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Chronique historique

Les premiers pas de la Chambre de commerce de Lévis – Documents inédits (1)

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09 févr. 2024 08:21

Le décès l’an dernier de l’ancien directeur général de la Société d’histoire de Lévis (SHL), Gilbert Samson (1937-2023), m’a fait revisiter une vieille enveloppe qu’il m’a donnée il y a plus de 10 ans. Après un regard attentif, je constate qu’elle contient des documents qui jettent un éclairage sur les méconnus premiers pas de la Chambre de commerce de Lévis (CCL) fondée en 1872.

La vie associative lévisienne doit beaucoup à Gilbert Samson. Homme aux multiples engagements, il s’est illustré à titre de véritable cheville ouvrière de la SHL où il a œuvré pendant plus de quatre décennies. Au cours d’une période de ma vie, j’ai eu la chance de le côtoyer à la SHL.

Un jour, il passe à mon bureau en coup de vent et me donne une enveloppe en me disant : «Tiens je te la donne, je crois que c’est susceptible de t’intéresser». Rapidement, j’ouvre l’enveloppe pour constater qu’elle contient des lettres anciennes de la CCL et passe, moi aussi, en coup de vent à d’autres occupations.

Les choses en sont restées là jusqu’au moment de son décès où, pris d’une nostalgie de nos collaborations passées, je m’attarde plus attentivement à cette enveloppe. À ma grande surprise, elle contient potentiellement les plus anciennes lettres conservées de la CCL.

Quelques-unes des treize lettres de la Chambre de commerce de Lévis. Photo : Claude Genest

D’entrée de jeu, notons qu’il s’agit d’une série de treize lettres écrites à la main, dont cinq dans la langue de Shakespeare. Elles furent rédigées entre les années 1877 et 1879 par le secrétaire-trésorier et l’assistant-secrétaire-trésorier de la CCL, soient nul autre que les frères Louis-Georges et Alphonse Desjardins. Nous sommes ainsi transportés aux origines peu documentées de l’organisation.

Soulignons que la CCL eut, comme la plupart des organismes, des débuts rudimentaires et les documents de cette époque sont rares ou introuvables. À preuve, l’historien de la CCL, Pierre-Georges Roy, déplore dans un texte publié au 50e anniversaire de la CCL et republié à ses 100 ans que «les premiers cahiers des procès-verbaux de la Chambre de commerce sont disparus».

Plus encore, il soulève une hypothèse au sujet de leur disparition, soit celle de l’avocat Charles Darveau. Ce dernier parle d’un vol «par un garçon de bureau peu scrupuleux qui les aurait vendus au regrattier Craig qui avait alors un entrepôt à Lévis. M. Craig achetait pour un ou deux sous la livre les vieux papiers, les guenilles, les ossements d’animaux qu’on allait lui offrir».

Quoi qu’il en soit, Pierre-Georges Roy avoue ne pas savoir s’il s’agit du véritable destin de ces archives. Sans conclure quoi que ce soit, il espère que Darveau «se trompait et qu’un jour ou l’autre on retrouvera ces procès-verbaux». Ce jour n’est pas arrivé et on les retrouvera peut-être dans le futur.

Mais, entre-temps, j’ai sous les yeux treize vieilles lettres de cette époque qui nous permettent d’entrevoir quelques-unes des premières actions de la CCL. Ce sera le sujet de ma prochaine chronique en mars.

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