Notre ville de Lévis est le théâtre présentement de mutations majeures et profondes. Les plus vieux Lévisiens constatent, depuis quelques années maintenant, la croissance accélérée de leur ville. Il suffit de circuler en ville, et ce, d’est en ouest pour s’en rendre compte. Qui aurait dit il y a trente ans que la petite plaine quasi déserte de «Sarosto» accueillerait des milliers de congressistes, une antenne universitaire, des bureaux et des tours à logements? On observe le même phénomène à la tête des ponts à la fois du côté de Saint-Romuald que de Saint-Nicolas.
Les historiennes et historiens du futur noteront sans doute ce «boom» de croissance, mais ils seront certainement avides de connaître les détails, les causes profondes et les enjeux économiques et politiques derrière ce développement. C’est pourquoi il est important que les historiens, chroniqueurs et décideurs du présent pensent à leurs successeurs et documentent l’actualité comme le faisait Pierre-Georges Roy à son époque. Outil majeur de mémoire locale, le Journal de Lévis produit déjà hebdomadairement un premier tri, mais d’autres documents sont nécessaires.
Par exemple, les historiens du futur seront très heureux s’ils peuvent mettre la main sur les documents concernant les Plans Particuliers d’urbanisme (PPU) qui furent produits dans les dernières années. Ils adoreront aussi consulter des brochures ou des précis historiques sur des projets ou de grands événements. Bref, des documents synthèses ou autres publications explicatives seront du bonbon pour les chercheurs du futur. Sans compter les œuvres comme les photos, tableaux, chansons, discours, récits et même des poèmes. À preuve, combien de fois le poète Louis-Honoré Fréchette fut cité dans des ouvrages historiques sur Lévis.
Tout cela pour dire que, par la nature de son métier, l’historien est en contact, par les documents, avec les gens du passé, mais il doit avoir aussi le souci de documenter le présent pour ses successeurs comme le faisait admirablement bien Pierre-Georges Roy. En faisant cela, l’archiviste Roy rendait service aux gens du futur et, par la bande, il s’assurait aussi d’être cité des milliers de fois!
Maintenant, comment laisser des traces utiles aux chercheurs des années 2100 en 2024? La réponse est simple : documentons le présent et faisons de premières mises en ordre par l’entremise de brochures, de programmes souvenirs ou autres documents publics et privés, car, oui, les entreprises privées ont aussi une responsabilité à cet égard. Il est dès lors possible de produire des textes qui sont ancrés dans le présent et cités dans l’avenir.
Ainsi donc, en développement la mémoire de la période contemporaine, on rend un grand service aux historiens du futur tout en préservant et orchestrant une première mise en ordre historique des jalons importants de notre histoire locale, et ce, au-delà des clics éphémères des réseaux sociaux conservés au bon vouloir de multinationales.