dimanche 6 octobre 2024
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Chronique historique

La disparition des congréganistes…

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Intérieur de la chapelle des congréganistes à Lévis. - Photo : Ghislain DesRosiers – Mouvement Desjardins 1999

09 juil. 2024 10:48

Les personnes qui connaissent bien l’église Notre-Dame dans le Vieux-Lévis ont parfois eu l’occasion de visiter la très belle chapelle des congréganistes qui est située au-dessus de la sacristie. Malgré la beauté des lieux avec notamment ses boiseries, peu de gens se souviennent aujourd’hui de quoi il s’agit.

Par Claude Genest – Collaboration spéciale

Fondée le 17 février 1883, la Congrégation des hommes de Notre-Dame de Lévis est un regroupement de personnes dévouées au culte de la Vierge Marie. Elle s’inscrit dans la lignée des congrégations similaires établies en Europe sous l’impulsion du jésuite belge Jean-Léon Flammingue au 16e siècle. Quelques organisations similaires ont vu le jour sur la Rive-Sud. Une autre congrégation fut organisée au Collège de Lévis le 8 décembre 1878 sous le «vocable de l’Immaculée-Conception» qui débuta avec l’enrôlement de 47 étudiants et une autre à Saint-Romuald le 28 mars 1880 avec 90 membres fondateurs.

La constitution de cette organisation paroissiale masculine contient «tout un code de vie chrétienne, dont l’observation suffit pour faire de tous vos congréganistes des chrétiens parfaits et des citoyens exemplaires». Notons que les membres fondateurs proviennent surtout de l’élite lévisienne de l’époque et la liste comprend des noms tels que F.X. Lemieux, Isidore-Noël Belleau, Louis-George Desjardins, Joseph-Goderic Blanchet, Charles Darveau, Damase Lainé et quelque 200 autres. Le caractère élitiste ne doit pas surprendre et le jésuite Émile Villaret écrit clairement dans un livre consacré au sujet que la congrégation «est destinée à former une élite et une élite agissante». Les congréganistes auront même droit à leur propre chapelle à la suite d’une décision de la fabrique en 1895. Cette dernière sera inaugurée le 27 septembre 1896.

Il serait fastidieux de décrire ici le fonctionnement interne et les obligations des congréganistes. Les «principaux devoirs» sont l’assiduité à l’organisation, la prière, le soulagement des pauvres, la visite aux malades, l’obéissance aux lois, «l’amour de Dieu, du prochain et des ennemis», la justice, la fuite des mauvaises compagnies, etc. En résumé, l’ensemble de ces obligations «se réduisent en un mot : le bon exemple».

Les informations sur les différentes congrégations du Grand Lévis demeurent rares, mais certains documents sont aujourd’hui accessibles en ligne. Je me souviens bien qu’à l’époque pas si lointaine du pré-Internet j’avais dû me rendre à la bibliothèque de l’Université McGill à Montréal afin de consulter sur place un document imprimé au sujet de celle de Notre-Dame dans le cadre d’une recherche. Quoi qu’il en soit, on peut maintenant consulter en ligne cet ouvrage paru au moment du 25e anniversaire de la congrégation de Notre-Dame de Lévis en 1908 qui contient une mine d’information à son sujet ainsi que sur les origines lointaines des congrégations en générales.

La disparition de la congrégation est nébuleuse. Les historiens n’ont pas toujours les réponses et j’avoue ne pas connaître la date de la disparition de celles du Grand Lévis. La dernière trace que j’ai vue concernant celle de Notre-Dame se trouve dans l’album des fêtes du 100e anniversaire de la paroisse en 1950. Mais les Lévisiens conservent parfois chez eux toutes sortes de documents alors si un lecteur du Journal de Lévis connaît la réponse, écrivez au Journal, vous contribuerez ainsi à la clarification de la dernière page des congrégations du Grand Lévis.

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