Par Claude Genest
Legs de la Caisse Desjardins de Lévis et de la Commission de la capitale nationale du Québec à l’occasion du 375e anniversaire de la fondation de l’ancienne seigneurie de Lauzon, du 150e de la fondation de Lévis et du 10e anniversaire de la Ville de Lévis en 2011, cette statue est une reproduction agrandie de l’œuvre originale du célèbre sculpteur Louis-Philippe Hébert (1850-1917) installée dans une niche devant l’hôtel du parlement à Québec. Agrandir c’est bien beau, mais comment?
Des méthodes permettant l’agrandissement de statues existent depuis l’époque de Rodin, mais le projet réalisé à Lévis a permis de le faire mieux, plus rapidement, avec plus de précision et à moindre coût que les méthodes traditionnelles. La reproduction de la statue de François-Gaston de Lévis a été réalisée par le Lévisien Charles-Olivier Roy en trois étapes : une numérisation 3D, un prototypage rapide en 109 morceaux (impression 3D) et un coulage de bronze traditionnel. Fait important à noter, la numérisation a été réalisée directement dans la cour intérieure du parlement le 15 juin 2011 à partir de deux numériseurs Handyscan élaborés à Lévis par l’entreprise Creaform.
J’ai eu la chance d’appuyer à cette époque Charles-Olivier Roy dans ce magnifique projet qui visait également à mettre un visage sur le nom de notre ville. Soucieux du volet mémoriel du geste, nous tenions alors à ce qu’une capsule temporelle repose cachée sous le socle de la statue. Nous avons alors fait les démarches en vue de concrétiser ce volet du projet de mémoire pour les générations futures. Lorsqu’elle sera ouverte un jour, cette capsule contient, entre autres, des journaux, des lettres, des rapports, des livres et d’autres objets significatifs pour notre milieu de même que le fichier numérique de la statue de Louis-Philippe Hébert.
La numérisation de la statue de François-Gaston de Lévis a fait l’objet d’une présentation à Atlanta en mai 2012, à l’occasion d’un congrès regroupant des experts de plusieurs pays. L’exposé du chargé de projet, Charles-Olivier Roy, a alors retenu l’attention et le titre de sa communication, Heritage, Arts and 3D Technologies résume l’essence de son projet.
Bref, ce dossier a démontré qu’il est possible d’être innovant et créatif au niveau du patrimoine. En soi, cela n’est pas banal et peut sans doute servir de modèle à d’autres initiatives de mises en valeur du patrimoine et de l’histoire d’un lieu, d’une œuvre ou d’une ville comme Lévis. Le devoir de mémoire a aussi pleinement le droit d’être actuel et moderne.