jeudi 26 décembre 2024
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Chronique historique

Un discret couloir de la mémoire

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Début de l’incendie du 5 avril 1964 qui a marqué toute une génération de Lévisiens. – Photo : Archives Mouvement Desjardins, fonds famille Vaillancourt

11 déc. 2024 05:31

Il y a des mises en valeur de l’histoire qui sont à la fois humbles et exemplaires comme ce que je nomme personnellement le couloir de la mémoire près de l’entrée principale du Centre d’accueil Saint-Joseph de Lévis. Ce mur, qui parle à l’aide de panneaux d’interprétation, a tant d’humanité à raconter.

Par Claude Genest

Endroit impressionnant s’il en est un, le Centre d’accueil Saint-Joseph est situé sur le promontoire de Lévis. Établi là depuis des générations, il est au service de la population lévisienne depuis l’époque de son fondateur et de ses fondatrices, soit le curé Joseph-David Déziel (1806-1882) et les Sœurs de la Charité de Québec. Les visiteurs qui vont conforter leurs proches, que ce soit au CHSLD ou à la Maison de soins palliatifs du Littoral, s’arrêtent parfois pour regarder un mur chargé d’histoire. Le mur en question se veut un rappel des grands jalons de ce lieu au passé toujours vivant.

Non loin de la réception, on retrouve donc ce discret couloir où sont mis en valeur, depuis 2013, les faits marquants de l’histoire du lieu. Que raconte-t-il ce couloir? Une synthèse de l’histoire du site en réalité. Dès le départ, on retrouve un panneau avec les dates importantes suivi d’autres panneaux qui témoignent du curé Déziel, des fondatrices, de l’apport des religieuses, de Sœur Marguerite d’Youville et des «insignes bienfaiteurs», sans oublier la grande tragédie du 5 avril 1964
lorsqu’une partie du complexe est consumée par les flammes lors d’un terrible incendie qui a marqué toute une génération de Lévisiens.

Construit entre 1877 et 1879, l’Hospice Saint-Joseph-de-la-Délivrance est à son origine un hospice-orphelinat. Érigé sur un terrain offert gratuitement par Louis-Édouard Couture et propulsé par la grande charité à la fois des Sœurs de la Charité de Québec, mais aussi par le mécénat d’exception de George Couture, philanthrope catholique de grande envergure, l’Hospice répond à des besoins qui, à l’évidence, transcendent les époques.

Quoi qu’il en soit, ce mur démontre de manière éloquente que le respect du passé peut être mis en valeur de différentes façons, mais indépendamment de la manière dont ces devoirs de mémoire sont produits, ils sont utiles pour bien comprendre, non seulement d’où nous venons, mais aussi où nous sommes. Il y a là aussi un rappel subtil que ces gens de cœur sont disparus et, qu’un jour, il en sera de même pour nous. Mais comme on peut lire dans un sous-titre, «les siècles n’effacent pas les noms des sages». Important rappel dans ce monde lancé au galop qui caractérise notre époque.

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