dimanche 30 mars 2025
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Fondation cancer du sein du Québec

Une nouvelle solution pour détecter le cancer du sein

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Photo : Unsplash - Angiola Harry

21 mars 2025 05:33

La Fondation cancer du sein du Québec (FCSQ) a annoncé le projet PERSPECTIVE, une innovation majeure dans la détection du cancer du sein, le 24 février. Le projet est un outil d’analyse génétique qui combine les résultats d’un test salivaire et d’un questionnaire sur les facteurs de risques connus permettant de déterminer un profil de risque personnalisé pour chaque femme.

Initié il y a 12 ans par le chercheur Jacques Simard, le projet PERSPECTIVE a d’abord été financé par la FCSQ. Il en est maintenant au stade de l’homologation par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), ce qui permettrait de d’utiliser l’outil de détection en clinique.

«Nous avons appris cette semaine que Génome Québec financerait l’homologation, explique Karine-Iseut Ippersiel, présidente-directrice générale de la FCSQ. Une fois qu’on aura obtenu l’homologation, on devra convaincre le gouvernement du Québec de l’implanter dans une région pour le tester en clinique, idéalement à Québec où travaille Jacques Simard. Par la suite, le processus prend un peu plus d’un an, donc on espère que d’ici 2026, on aura passé tout le processus.»

Si le projet doit d’abord passer par certaines étapes, le but est de rendre le test accessible à toutes les femmes. Bien que le risque de développer le cancer du sein soit seulement de 16 %, il demeure la deuxième cause de décès de cancer chez la femme. En ce sens, le test permettrait de faciliter la détection de la maladie plus rapidement, puisqu’il est beaucoup plus simple à traiter lorsqu’il est détecté au premier stade.

«Actuellement, on a un bon programme de détection du cancer du sein, mais il est basé sur un seul critère, l’âge. Avant 50 ans, c’est compliqué d’obtenir une mammographie pour confirmer un cancer. L’outil fonctionnerait donc comme un filtre qui permettrait d’identifier des femmes à haut risque pour traiter le plus rapidement possible, quand c’est plus simple», précise Karine-Iseut Ippersiel.

L’impact de la maladie sur la société

Effectivement, au premier stade de son développement, le cancer du sein a un taux de survie de presque 100 %, alors qu’il descend à 23 % lorsqu’il est dépisté au stade quatre. De plus, selon la FCSQ, les traitements du cancer du sein au stade un coûtent 39 263 $ à l’état, alors qu’ils coûtent 370 398 $ pour un cancer de stade quatre.

S’il est dur d’évaluer le coût d’implantation de l’outil à l’ensemble de la population, Karine-Iseut Ippersiel mentionne qu’un test coûterait entre 100 et 200 $ par personne. Ainsi, elle croit que son impact au niveau de la prévention pourrait avoir un impact positif sur le système de la santé.

«Le test nous permet de déterminer qui est à haut risque, donc si l’imagerie médicale ne détecte pas de cancer, les femmes à haut risque pourraient travailler en prévention et influencer d’autres facteurs de développement de la maladie, comme l’alimentation, la consommation d’alcool ou l’activité physique. Comme le système de santé actuel est en rupture de ressources à tous les fronts, en travaillant en prévention, on désengorgerait le système et on aiderait le système, puisque la prévention est généralement moins chère que la guérison», clame la présidente-directrice générale de la FCSQ.

Un message à envoyer aux décideurs

Selon la FCSQ, il est essentiel que le gouvernement provincial emboîte le pas pour rendre le test accessible à toutes. Ceci permettrait au Québec de se placer comme un leader dans le domaine de la détection du cancer du sein.

«Le projet PERSPECTIVE est un consortium convoité par de nombreux endroits dans le monde, puisque c’est une solution simple qui pourrait sauver des vies. C’est un outil qui a été créé ici et qui pourraient avoir un impact sur la vie de nombreuses femmes à travers le monde. Si on veut que la découverte arrive plus rapidement aux patientes d’ici, il faut que les décideurs se commettent à développer ce projet. Nous serions les premiers au monde, n’attendons pas que quelqu’un d’autre le fasse avant nous», indique Karine-Iseut Ippersiel.

Afin d’obtenir le soutien de la population et de montrer aux décideurs que le l’outil doit être accessible pour toute la population, la FCSQ a lancé une pétition sur son site Web rubanrose.org/je-mimplique.

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