Depuis trois ans, les élèves de Bianca Morel, enseignante au programme de formation préparatoire au travail adapté (FPTA) de l’École secondaire Guillaume-Couture, contribuent au projet Bulles de savon. Pour l’enseignante, il s’agit d’une opportunité de «découvrir, fabriquer et mettre sur pied une entreprise» et de «faire des activités qui sont intéressantes».
Au sein de l’entreprise, les élèves créent de A à Z des produits d’hygiène, comme des savons, crèmes à main ou encore parfums d’ambiance. Ils effectuent des tâches telles que le choix des odeurs, la commande et la création.
«Ça les rend plus autonomes, ça développe les habiletés socioprofessionnelles, ça les rend fiers aussi de voir le produit fini. J’ai des élèves qui sont très introvertis qui vont se développer à travers ce projet-là. On voit une autre facette d’eux, ils vont être souriants, ils vont parler davantage, souligne Bianca Morel. Tous les profits qu’on fait par la vente de produits servent à financer des activités dans l’année scolaire, pour diminuer les coûts comme on est dans un contexte socioéconomique difficile.»
Cette année, ce sont les huit élèves de la classe de Mme Morel ainsi que deux autres classes faisant la concoction de chandelles pour Bulles de savon.
Âgés de 16 à 21 ans, les élèves de la FPTA, sont des adolescents ou jeunes adultes qui vivent avec différentes problématiques d’apprentissage comme le trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle. Dans ce programme, ils ont accès, deux jours par semaine, à un stage en milieu de travail pour leur permettre de développer leurs habiletés au travail.
La découverte du marché du travail
La Maison du loisir 50 + a eu l’idée d’inviter Bulles de savon en raison de la présence de Zacharie, élève de Bianca Morel, en stage à cet endroit. Ce dernier y réalise des tâches manuelles, comme de la désinfection de surfaces afin d’acquérir une expérience dans un milieu de travail. Tenir cette petite boutique de Noël dans le milieu qu’il fréquente depuis septembre tenait à cœur à Zacharie.
Karine Gagnon, coordonnatrice administrative aux activités à la Maison du loisir 50 + et responsable du stage de Zacharie, trouvait qu’il était «vraiment important que notre organisme tisse des liens avec la communauté pour l’aspect intergénérationnel, mais aussi pour la différence. C’est aussi important d’aider les milieux scolaires pour donner des opportunités à ces jeunes-là. Ils ont du potentiel, il faut juste qu’ils aient la possibilité de l’exploiter».
Volet important du programme de FPTA, la recherche de stage et d’employeurs prêts à accueillir ces jeunes dans leur milieu peut parfois être «difficile», déplore Bianca Morel.
«Il faut donner la chance. On est vraiment bien accompagné. C’est l’inconnu qui fait peur. Pour quelqu’un qui n’est pas à l’aise avec la clientèle ou qui ne sait pas à quoi s’attendre, il faut poser les questions aux intervenants. Ils sont là pour répondre et il n’y a pas de cachette», conclut Karine Gagnon.