La demande vient de Christophe Boucher dont le père, Martin Boucher, est l’actuel propriétaire de la bâtisse. Ayant acheté originairement la bâtisse pour que sa mère y habite, Martin Boucher a finalement dû changer ses plans alors que cette dernière n’avait plus la santé d’habiter seule dans la maison.
C’est donc Christophe Boucher et sa femme qui y résident en ce moment. Ils souhaitent toutefois se construire une maison qui leur permettrait d’agrandir leur famille, comme la maison actuelle «ne convient pas aux besoins d’une famille».
«Il est important de noter que le 17, rue Saint-Gilbert est à l’origine un chalet et c’est encore à ce jour une construction style chalet. Par cette nature, il démontre plusieurs aspects non viables pour une vie de famille adaptée à 2024. Par exemple, le sous-sol de moins de six pieds de hauteur sur le roc, l’isolation qui est faite en bran de scie et les seuls espaces de rangement de la maison qui sont des garde-robes dans l’entretoit», souligne Christophe Boucher.
La maison a été construite vers 1945, possiblement 1944. L’évaluation patrimoniale de la Ville pour ce bâtiment est faible. Malgré son état de conservation qui est bon, l’âge de la maison ainsi que sa situation sur le roc, rendent difficile, voire impossible, selon Christophe Boucher et l’entrepreneur en construction qui l’accompagne, Kevin Pouliot, d’agrandir la maison existante et de la rénover.
«À la base, l’assise de la maison est toujours le point d’honneur dans la construction, considérant le manque d’espace, la perte de chaleur, le risque d’infiltration d’eau, l’aménagement du sous-sol se serait avéré essentiel. Il aurait fallu soulever la maison, la déplacer très loin du site restreint sans oublier le dénivelé du terrain naturel extrêmement accidenté pour pouvoir permettre à la machinerie d’accéder au terrain. Il y a de nombreux problèmes structuraux et nombreux signes de détériorations qui m’amènent à la conclusion inévitable de remplacement», ajoute Kevin Pouliot.
Les requérants souhaitent toutefois intégrer des matériaux récupérés du chalet actuel dans leur nouvelle construction comme la toiture d’acier.
Des questionnements vis-à-vis le projet
Le président du comité de démolition, Serge Bonin, a posé à plusieurs reprises la question aux requérants afin de mieux comprendre ce qui rend la démolition inévitable.
«C’est une maison qui visiblement est viable, donc en quoi est-ce exceptionnel, de derniers recours, dans le contexte?», soulève Serge Bonin.
Représentant l’opposition au projet, Gaston Cadrin, vice-président du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), a pris la parole lors de la séance d’audition publique.
«C’est sûr qu’on a vu passer des bâtiments qui avaient beaucoup plus d’importance historique, mais on a été étonnée. Ici, on a un cas particulier, un ancien chalet qui a l’air encore en bon état et viable pour y vivre. C’est sûr qu’il y a des déficiences pour quelqu’un qui veut y élever sa famille, mais je suis là pour porter une objection à la démolition d’un bâtiment qui nous paraît encore solide. On se demande aussi s’il n’y aurait pas pu avoir des plans d’agrandissements», explique Gaston Cadrin.
Le comité de démolition de la Ville de Lévis étudiera le dossier et rendra sa décision dans les prochaines semaines.