Situé dans le secteur Saint-Étienne-de-Lauzon, le moulin a été construit en 1835 par Benjamin Dubois et Flavien Loignon avant d’être exploité par la famille Gosselin à partir de 1871. Le bâtiment a ensuite été vendu au peintre lévisien Albert Rousseau, en 1970, et est devenu le Moulin des Arts jusqu’à la fermeture de ses portes, en 1997.
Sur le terrain du 3156, route des Rivières, il s’agit de la maison et du moulin qui font l’état de la demande de démolition.
Le requérant de la demande était absent à la séance d’audition publique et celui-ci ne propose, pour l’instant, aucun projet de remplacement, voulant laisser le terrain vacant. L’espace où le moulin est situé est présentement zoné agricole.
Plusieurs citoyens se sont toutefois déplacés à la séance afin d’exprimer leur désaccord envers la démolition du Moulin Gosselin.
L’absence du propriétaire a été un point fort qui a été mentionné par les opposants alors que ces derniers jugent que le comité de démolition «manque» d’informations afin de prendre une décision «éclairée» dans le dossier. Des renseignements comme les raisons qui font que les bâtiments sont irrécupérables ou encore le coût pour le remettre en condition faisaient partie des interrogations de citoyens après la rencontre.
«On aurait dû voir [à la conservation du site] avant. C’est sûr que, maintenant, il est pas mal en état de démolition avancé. C’est un site qu’on aurait dû sauver par sa valeur architecturale, culturelle et industrielle et je pense que la Ville de Lévis a quelque chose à faire dans ce domaine-là pour sauver des sites importants», a souligné Martine Jobin, une des opposantes à la démolition.
L’avenir des biens et de la machinerie de l’époque, qui se trouvent toujours sur le terrain et dans les bâtiments du 3156, route des Rivières, comptait aussi parmi les préoccupations des citoyens présents.
«Il va de soi, c’est quelque chose à protéger et c’est ce que faisait Albert Rousseau en gardant la machinerie [du moulin] qui est toujours là d’ailleurs. Au moins, ce qui est là comme inventaire industriel [il faut le protéger]», a ajouté un autre opposant présent, Luc Archambault.
Plusieurs citoyens ont aussi fait part de leur consternation face au fait que la Ville de Lévis n’ait pas pris de mesures préventives alors que le bâtiment «est en décrépitude» depuis près de 30 ans, selon eux.
Le conseiller municipal de Saint-Rédempteur et membre du comité de démolition, Réjean Lamontagne, a expliqué en fin de séance que lors de la vente par la famille Rousseau en 1997, la Municipalité de Saint-Étienne-de-Lauzon avait fait part de son intérêt pour le rachat du Moulin Gosselin et avait fait une demande au gouvernement du Québec pour obtenir une subvention. La famille a toutefois décidé de vendre le site à une entreprise privée, qui possède encore le terrain et le bâtiment.
Le comité de démolition soumettra sa décision après avoir évalué le dossier au cours d’une prochaine séance publique, dont la date sera annoncée prochainement.