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Moratoire : des travaux qui s’étireront pendant quatre ans pour augmenter la capacité de traitement des eaux usées

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Photo : Alexandre Bellemare

20 févr. 2025 08:07

Le 19 février, la Ville de Lévis organisait une séance de consultation publique concernant le moratoire de deux ans sur l'octroi de nouveaux permis de construction en vigueur depuis le 29 novembre dernier dans le secteur Desjardins. Au cours de cette rencontre avec les organisations, entrepreneurs, promoteurs et citoyens, la Ville souhaitait «entendre et écouter» les participants ainsi que faire un état de la situation. Dans son «plan de match», la municipalité prévoit conclure ses travaux permettant l’augmentation de la capacité de la station de traitement des eaux usées dans ce secteur à la fin 2028.

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Dans sa présentation, la Ville de Lévis a souligné qu’elle investirait 502 M$, dont 186,5 M$ ont déjà été investis entre 2021 et 2024, pour l’amélioration et la pérennité de ses infrastructures en eau et en traitement des eaux usées d’ici 2029.

C’est notamment par l’augmentation de la capacité de traitement des eaux usées sur le territoire qui permettra de desservir, à terme, 25 000 unités supplémentaires que la Ville souhaite rétablir la situation. Cependant, pour la station de traitement des eaux usées du secteur Desjardins, la fin des travaux de l’augmentation de capacité est prévue pour la fin de l’année 2028.

«Ce sont des systèmes assez complexes. On doit répondre à des exigences environnementales qui sont contraignantes et importantes, mais il faut aussi réaliser ces travaux en maintenant en activité notre système de traitement des eaux. […] Il faut également obtenir les autorisations environnementales, il y aura nécessairement un délai», a mis en lumière Pierre Lefèvre, directeur du génie à la Ville de Lévis. Ce dernier souligne toutefois que la municipalité souhaite agir le plus rapidement possible et que la première phase d’initialisation est déjà complétée.

Pour le directeur général adjoint développement durable, David Boudreault, le moratoire est un outil fort et il ne le prend pas à la légère. En revanche, le resserrement des exigences des différents ministères auxquelles doivent se plier les municipalités rend la tâche de trouver un équilibre difficile.

«Dans deux ans, quels seront les jalons, les prochaines étapes et le contexte? Je ne veux pas faire de spéculations, mais il y a plein de scénarios possibles. […] On ne peut pas spéculer sur la date exacte de la fin, a-t-il mentionné. Le règlement représente une période qui ne peut pas excéder deux ans, mais ce règlement peut être reconduit. Actuellement, nos plans d’action et nos mesures en pérennité et amélioration font en sorte que si on veut aller rechercher du volume, les unités (qui s’ajouteront) ne seront pas libérées à la fin des deux ans. D’ici là, on va travailler sur les différents scénarios et possibilités, on discute avec les différents partenaires internes et externes pour voir les solutions.»

Trouver une «voie de passage temporaire»

Ainsi, la Ville de Lévis a rappelé les différents chiffres entourant le développement résidentiel et les mises en chantier des dernières années, soulignant au passage l’augmentation «fulgurante» de la construction d’unités d’habitation.

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, souhaitait rassurer les entrepreneurs et promoteurs présents.

«Nous allons entièrement respecter nos engagements pour les 10 500 unités autorisées. Ce qui veut donc dire que même dans les secteurs de la ville où il y a un moratoire, on sortira environ 2 000 unités par année en moyenne pour 2025, 2026 et 2027», a-t-il martelé, en ajoutant qu’en janvier 2025, ce sont des permis de construction pour 337 unités d’habitations qui ont été octroyés dans les secteurs non touchés par le moratoire.

«Ça signifie que le développement ne s’arrêtera pas à Lévis et ça signifie qu’il faut poursuivre le développement avec la construction navale (qui est à nos portes).»

En effet, la Ville de Lévis estime qu’elle doit se préparer à accueillir de nombreuses entreprises et travailleurs du secteur de la construction navale qui s’installeront dans l’arrondissement Desjardins au cours des prochaines années.

Pour Gilles Lehouillier, il souligne qu’«il n’y a aucune inquiétude pour la Ville, le plan est prêt. Il faut trouver ensemble la voie de passage temporaire avec laquelle on est confronté».

Au passage, le premier citoyen a déploré que les paliers gouvernementaux n’offrent pas d’aides financières aux villes pour les infrastructures de traitement des eaux usées ainsi que pour les promoteurs et entreprises aux prises avec une situation comme celle que vit actuellement Lévis.

«Ce qu’on vit à Lévis, les autres grandes villes sont en train de le vivre», a-t-il mis en garde.

Notons qu’une deuxième séance de consultation publique concernant le secteur Saint-Nicolas, lui aussi affecté par le moratoire, est prévue le 20 février à 19h.

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