Mise en contexte
D’octobre 2024 à septembre 2025, à raison d’une fois par mois, nous vous convions à suivre le parcours de personnes grandement fragilisées et vulnérables, et ce, à travers la chronique du 55. Un parcours semé d’embûche et de difficultés, mais aussi de petites et grandes victoires menant à la reaffiliation sociale et en l’espérance d’une vie meilleure.
Quelles que soient les causes les ayant menées à l’instabilité résidentielle ou à l’itinérance, les limitations d’ordre physique ou mental des personnes, l’engrenage de la dépendance, les multiples démarches et les efforts déployés pour s’en sortir, c’est de tout cela qu’il sera question dans la présente chronique. L’humain derrière l’étiquette!
Faire face à la réalité
Tous les indicateurs sont au rouge. Le contexte inflationniste, la rareté des logements abordables, les banques alimentaires qui ne suffisent pas à la demande, les débordements dans le réseau de la santé ont, au sortir de la pandémie, exacerbé des problèmes sociaux jusque-là moins confrontant. L’instabilité résidentielle et l’itinérance sont sorties de l’ombre. L’itinérance cachée, un phénomène connu, mais peu dérangeant, ne suffit plus à répondre aux besoins de plus en plus criants des personnes vivant en contexte de pauvreté. Lévis, longtemps épargné par les manifestations visuelles des personnes n’ayant plus de chez-soi, n’y échappe plus. Comme dans plusieurs autres villes au Québec, le phénomène de l’itinérance est en progression et s’invite sur la place publique. Ne rien faire n’est pas une option.
L’ouverture de l’accueil inconditionnel et de l’hébergement d’urgence est une main tendue aux personnes désaffiliées. Avoir pignon sur rue c’est un moyen efficace de rendre plus accessibles les outils et les occasions de reprendre du pouvoir sur leur vie. Cet accueil s’inscrit, en complémentarité avec les autres services disponibles, dans une stratégie globale de lutte à l’itinérance, et ce, en cohérence avec les politiques gouvernementales.
L’endroit idéal pour ce type de service existe-t-il vraiment? Est-ce que l’endroit est vraiment au cœur du malaise? Est-ce plutôt de voir étaler au grand jour les diverses manifestations de la misère qui nous rend inconfortables?
L’itinérance n’est pas un choix. Ne nous méprenons pas, vivre de l’instabilité résidentielle n’est pas une sinécure. À l’angoisse d’être seul, de dénicher ou dormir, de trouver à manger, se greffe l’insécurité, de se faire agresser, voler ou abuser…
Nos repères, notre stabilité, c’est notre routine qui se compose d’un ensemble plus ou moins répétitif de gestes et de relations interpersonnelles. Notre chez-soi c’est le liant qui permet le maintien de cette routine parfois redondante, mais si réconfortante. Condition sociale qui nous apparaît comme la norme, accessible à tous.
Par contre, les personnes vivant de l’instabilité résidentielle ou de l’itinérance vivent une autre réalité. Elles perdent rapidement ces repères et leurs choix deviennent alors guidés par l’instinct de survie.
Oui, il est vrai qu’il y a des personnes marginales qui alimentent les préjugés. Ce sont ces personnes, éprouvant de grandes difficultés, qui ont été trop souvent laissées en plan par le système, que vous voyez régulièrement graviter dans l’environnement de l’établissement. Cependant, celles-ci ne représentent que 5% des 450 personnes qui utilisent annuellement les services du 55 et qui améliorent leur condition de vie.
Nous vous convions à découvrir, dans les prochains mois, le parcours de celles que vous ne voyez pas.
Par l’équipe du 55
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