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Regart

Une vision des lieux différente

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Photo : Courtoisie - Jean-François Gravel

13 mars 2025 05:33

Jusqu’au 20 avril, le centre d’artistes en art actuel de Lévis, Regart, accueille le travail de l’artiste libano-canadienne, Lynn Kodeih. La langue ne cesse de décevoir est la première exposition de l’année 2025 pour la galerie lévisienne.

Née à Beyrouth, Lynn Kodeih s’est installée à Montréal en 2020. Ayant réalisé des études universitaires en littérature, théâtre et art performatif, l’artiste concentrait davantage sa pratique sur la vidéo lorsqu’elle restait au Liban. Depuis son arrivée au Québec, celle-ci a complété une maîtrise à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en arts visuels et médiatiques. Elle a ensuite commencé à exploiter divers médiums, se permettant une liberté d’exploration.

Dans l’exposition présentée à Regart, Lynn Kodeih a exploité la vidéo, l’impression, le façonnage et la céramique, créant un mélange multidisciplinaire.

«C’est un travail d’expérimentation avec plusieurs médiums. Je ne suis pas céramiste, je ne suis pas photographe. J’aborde le médium comme une enfant quelque part, un peu comme une impostrice, comme quelqu’un qui ne sait pas l’utiliser», décrit la Montréalaise.

Elle ne se met pas la barrière des techniques et se permet de développer des images, peu importe le moyen matériel qu’elle utilise, les abordant avec «beaucoup d’émerveillement».

Dans les dernières années, Lynn Kodeih a notamment participé à plusieurs expositions collectives. Enseignant à l’université lorsqu’elle habitait au Liban, elle a également donné un cours à l’UQAM après son arrivée. Lynn Kodeih compte aussi de l’expérience comme programmatrice pour une galerie montréalaise. En 2024, l’artiste s’est vu décerner le prix Powerhouse ainsi que la bourse Bronfman en art contemporain.

Des inspirations personnelles

La langue ne cesse de décevoir vise à aborder notamment les thèmes de l’appartenance, du territoire et des frontières.

«Le titre de l’exposition fait partie d’un texte que j’avais écrit et qui en fait partie. Ça veut dire qu’il y a une impossibilité à dire l’indicible, à parler de certaines choses. Il y a aussi le fait de ne pouvoir utiliser que la langue et l’image dans mon cas comme je suis artiste de l’image et du texte», explique Lynn Kodeih.

Ces thèmes, très personnels à l’artiste, l’ont accompagné dans ses réflexions au travers du temps. Son travail est également ancré à travers la notion de perte, très souvent avec la perte du territoire, s’inspirant de son parcours en tant qu’immigrante et au vu des difficultés et de l’instabilité qui se vit au Liban.

«Dans cette exposition-là, je questionne vraiment le lien que je me crée, que je m’imagine, avec un lieu qui ne m’appartient pas, mais où je suis. Je me positionne aussi en tant qu’immigrante dans un pays qui a quand même une énorme histoire coloniale», ajoute l’artiste.

Participation citoyenne

En marge de l’exposition, un atelier de sérigraphie sera offert par Regart à dix personnes issues de l’immigration et ayant été marquées par une expérience de déracinement.

Durant cinq périodes d’activités, ces dernières pourront réfléchir collectivement aux thèmes présents dans les œuvres de Lynn Kodeih. Les participants seront invités à créer une image via la technique de sérigraphie.

Le projet a été rendu possible grâce à la collaboration de Regart avec le centre d’artistes Engramme et avec le soutien du Conseil des arts du Canada.

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