Par Henri Paquette
Au-delà d’augmenter le nombre de femmes dans ces emplois traditionnellement masculins, l’objectif est surtout d’assurer des conditions propices au maintien des femmes, croit Céline Montesinos, directrice générale de Connexion emploi ressources femmes, organisme responsable de la tenue de l’événement.
«On l’a vu dans les métiers de la construction particulièrement. Il y a un gros taux de filles qui quittent le domaine, parce que[…] les horaires sont compliqués [et] qu’il y a plusieurs enjeux de famille», a-t-elle mentionné, pour faire comprendre les difficultés de la conciliation travail-famille dans ces métiers encore rattachés aux hommes et moins adaptés aux femmes.
Visant ainsi à donner un coup de pouce aux femmes, la soirée a débuté avec la remise de deux bourses de 250 $ à Britany Dupuis, étudiante en matelotage, et Ève Gauvreau, étudiante en montage de ligne.
Mme Dupuis a été présentée comme une jeune femme «polyvalente, passionnée et déterminée» pour qui sa grand-mère aurait eu une grande influence dans son choix de carrière ainsi que pour sa conviction que les femmes ont le pouvoir d’atteindre l’égalité avec les hommes.
Mme Gauvreau croit, pour sa part, que les femmes amènent souvent une vision plus méticuleuse et calme qui réduit les risques d’accident sur les lieux de travail, position qui est aussi partagée par Mme Montesinos. Pour cette dernière, une amélioration générale des conditions de travail se dégage lorsqu’il y a une plus grande présence de femmes.
«Je pense que les hommes dans ces métiers-là se rendent compte que, des femmes dans leur domaine, ça a un impact très intéressant dans les conditions de travail. Les gars sont moins gênés de dire qu’ils doivent aller chercher leur enfant à la garderie», précise-t-elle.
Le 5 à 7 a poursuivi avec la remise de deux bourses de 500 $. Chloé Ledoux, finissante en matelotage, se dit être «dans les rêves» en raison de la fin de son parcours et du «coup de main» dont elle bénéficie en ayant reçu cet honneur. Pour la suite des choses, la finissante de 34 ans souhaite s’accomplir sur un des brise-glaces de l’arctique canadien et éventuellement gravir les échelons. «Mon premier défi, c’est d’aller chercher mon Timonier [formation], donc pour devenir timonière, et ensuite, peut-être avec mon temps de mer, devenir officière, un jour», précise Chloé Ledoux.
Léa Vachon, étudiante en électricité, a aussi reçu un prix de 500 $. Mme Vachon est l’image parfaite de quelqu’un qui a dû persévérer pour surmonter les jugements venant de son entourage. Aujourd’hui, elle est passionnée par son domaine, et ce, même si elle était craintive, au départ, lorsqu’elle s’y est lancée.
Finalement, la bourse de 1 000 $ a été remise à la finissante en soudage haute pression, Marie-Élisabeth Landry, qui a décrit cette reconnaissance à son égard comme étant «assez exceptionnelle». La mère monoparentale a semblé être très encouragée par cette bourse. «Ça a boosté ma confiance et je sais que je suis capable de faire la job », conclut-elle, avec un petit rire de fierté.