Par Valérie Cayouette-Guilloteau
«Les filles attachent moins d'importance au salaire que les garçons», tweetait notre premier ministre François Legault en juillet 2012. Non seulement il ne s’est jamais rétracté, mais il profite de cette situation en maintenant l’écart salarial injuste qui sépare les hommes et les femmes et en refusant d’écouter leurs revendications quant aux conditions de travail.
Mais c’est assez. Les femmes aussi ont le droit d’exprimer leur colère et de demander d’être traitées équitablement. Comment expliquer que les stages de nos futures infirmières, intervenantes, enseignantes et éducatrices ne soient pas rémunérés, mais que ceux de futurs informaticiens ou électriciens le soient ? Comment peut-on exiger décemment plus de flexibilité à une infirmière qui enchaîne les quarts de travail de 16 heures alors qu’elle a littéralement des vies humaines entre les mains et doit impérativement rester vigilante. Sans mentionner que ses heures supplémentaires seront payées à temps et demi alors qu’ailleurs ce serait à temps double, voire triple.
Le gouvernement offrait une augmentation de 21 % sur cinq ans aux policiers de la Sûreté du Québec contre 10,3 % aux membres du Front commun. C’est simplement insultant. Qu’ils aillent passer une semaine dans les classes primaires et secondaires de nos écoles publiques pour voir s’ils auront envie d’en faire une carrière de 35 ans.
Le gouvernement compte sur le fait que les femmes ont appris à endurer et à ne pas se plaindre. La fameuse phrase «prendre la population en otage» participe de ce chantage affectif qui cherche à faire culpabiliser les femmes de revendiquer de meilleures conditions.
Mais c’est assez. Nous avons tous une soeur, une fille, une mère, une tante ou une amie qui fait partie de ce grand mouvement de revendication. Nous sommes témoins des sacrifices qu’elles font et constatons leurs efforts exceptionnels. Ce n’est plus le temps de leur en demander plus, mais de leur en donner plus.