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Mon ami Bonhomme Carnaval

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01 févr. 2024 09:02

Les températures froides sont arrivée, «un vrai temps de Bonhomme»! Voilà mon repère pour jauger la froidure! J’ai toujours aimé l’hiver. La neige, faire du ski ou juste marcher sur la neige qui «crispe» sous nos pas et sentir le bon air frais. Je vous avoue, sans grande surprise pour vous peut-être, que le Carnaval de 1975 a renforci de façon magistrale cet attrait hivernal! Mon nouvel ami, Bonhomme Carnaval, entrait dans ma vie! Quel personnage attachant!

Depuis 50 ans, au travers mon année de règne comme reine du Carnaval à présidente et membre du conseil et surtout comme bénévole assidue pendant plus de 25 ans, j’ai adoré ces moments où l’on travaillait à organiser la fête!

Carole Théberge a été la reine du Carnaval en 1975. Photo : Courtoisie

Le virage famille que j’ai mené en 1998 a ramené une nouvelle génération au Carnaval et ça continue! La direction et les bénévoles ont travaillé ensemble pour développer et maintenir cette activité hivernale extraordinaire, source de retombées touristiques et aussi de moments de plaisir familiaux uniques.

On ne fête pas les 70 ans d’une organisation sans effectuer de changements. Le contenu et la teneur des activités se sont trasnformé.e.s suivant l’offre et la demande des nouvelles générations. Le contraire n’aurait pas permis de survivre. Même les duchesses ont quitté la scène.

Je ne le cache pas, j’ai adoré cette expérience. À l’époque, c’était comme un stage intensif en relations publiques. Cela m’a beaucoup servi au cours des années. Sans oublier la fierté de la population envers «leur duchesse» et la fête! Nous étions des porte-parole éphémères et engagées! Encore aujourd’hui, on m’en parle presque chaque semaine.

Pourquoi on les a retirées? Il faut se replacer dans le contexte des années 1950 et 1960, année où la royauté était omniprésente, et même dans les années 1970 et au début des années 1980 quand les femmes étaient peu ou pas présentes dans les postes de décision en général dans la société et au sein de l’organisation du Carnaval particulièrement.

L’élection des duchesses et le couronnement de la reine étaient des façons de valoriser les femmes et de les rassembler autour de la fête. Il s’est dit beaucoup de choses sur ce concours, mais il était indissociable du Carnaval jusqu’au moment où ce concept n’était plus le miroir de la société et que les femmes ont pris leur place autrement et avec succès. J’ai mené ce changement avec fierté et surtout avec respect pour les femmes et l’organisation, car il était temps de faire ce changement majeur.

Rappelons que le Carnaval de Québec a été mis sur pied en 1954 par un groupe d’hommes d’affaires dans le but avoué de créer de l’activité économique en plein cœur de février. L’idée était simple : proposer à la population de Québec et de la Rive-Sud, une programmation invitant à la participation, soit pour des compétitions sportives amicales entre différents secteurs/duchés, soit pour des déjeuners ou des soupers des clubs sociaux de l’époque.

Chaque duché était représenté par une duchesse choisie apprès un appel de candidatures. La population de chacun des sept duchés s’unissait pour donner à sa duchesse plus de chances d’être choisie Reine du Carnaval et pour financer la fête, en vendant les fameuses bougies porte à porte. La fête hivernale lancée, c’est une population aux couleurs carnavalesques qui se promenait de site et site, assistait à la parade ou encore à la course en canot sur le fleuve, au Bal de la Reine ou soirées costumées, pour ne nommer que quelques-unes des activités.

Au cours des années, le Carnaval a évolué suivant la société et la notoriété du Carnaval qui est devenu un très important outil d’attrait touristique tant au niveau local que national et international! Chaque famille a ses souvenirs de ces années où les écoles fermaient le vendredi pour permettre aux jeunes d’aller au tournoi de hockey pee-wee, aux traversiers bondés de gens emmitouflés, des familles faisant la tournée des monuments de glace sur la rue Sainte-Thérèse ou encore au gens d’affaires et aux fonctionnaires (Eh oui! Le gouvernement donnait congé.) de réseauter et de festoyer lors de la Relâche au Hilton! Tout pour mieux fêter! Les restaurants affichaient les couleurs du Carnaval, les employés aussi incluant la ceinture fléchée. On vivait Carnaval pendant 15 jours! Et Lévis n’était pas en reste pour déployer lumières, glissades et soirées festives!

Les années 1980 à 2000 à aujourd’hui ont aussi apporté leur part de nouveautés. À travers toutes ces années, le choix des activités, le retrait de certaines et l’arrivée d’autres ont permis au Carnaval de célébrer cette année son 70e anniversaire et à Bonhomme d’être toujours le roi de la fête! Aujourd’hui encore, jeunes et moins jeunes sont invités à participer à une panoplie d’activités et redécouvrir les plaisirs de l’hiver, dont glisser littéralement dans les côtes de Québec! Le Carnaval n’existerait pas qu’on voudrait le créer!

Notre chroniqueuse a récemment pu rencontrer la célèbre mascotte. Photo : Courtoisie

Bonhomme a toujours tellement bien représenté la joie de vivre et les froidures de nos hivers. Il faut aussi le voir faire les câlins aux enfants ou aux aînés pour découvrir sa magie. Ambassadeur incomparable, j’ai à plusieurs reprises constaté que sa présence dans une salle ou sur la rue crée un mouvement de foule où l’on entend la surprise puis l’anticipation du plaisir de pouvoir enfin voir et toucher Bonhomme. C’est le moment où les enfants frôlent la magie de Bonhomme et que les grands redeviennent des enfants dans leur cœur.

Bon 70e anniversaire Bonhomme! Que la fête continue!


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