Je tiens à rappeler d’entrée de jeu que la LPHF, qui en est à sa deuxième année d’existence, compte actuellement six équipes dans ses rangs, soit Montréal, Ottawa, Toronto, Minnesota, Boston et New York. Les dirigeant.e.s du circuit ont laissé entendre au début de l’actuelle saison qu’ils envisageaient d’ajouter deux autres formations à la ligue, d’où la tenue de La grande tournée de la LPHF qui s’est arrêtée dimanche au Centre Vidéotron.

Et hier, Québec s’est bien positionnée parmi les candidatures sérieuses qui cognent à la porte du circuit. Une salle comble a été enregistrée, ce qui n’a même pas été le cas lors deux matchs préparatoires des Kings de Los Angeles au Centre Vidéotron l’automne dernier.

Ainsi, la région a démontré qu’elle a le bassin d’admirateurs et les installations pour accueillir convenablement cette nouvelle franchise. En plus, comme les coûts d’exploitation sont moins élevés que pour une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH), le marché corporatif de la région de Québec pourrait bien soutenir le nouveau club. Rappelons que c’est souvent cet argument qui est avancé par les détracteurs de la Vieille-Capitale qui s’opposent à son retour dans la LNH.

 Produit unique très désiré

 Comme j’ai pu le constater en étant aux premières loges de la présentation du premier match de hockey professionnel féminin à Québec, un futur club de la LPHF dans la Vieille-Capitale proposerait un produit complémentaire à l’offre sportive actuelle.

Si le match de dimanche a bien entendu attiré des maniaques de hockey au Centre Vidéotron, la LPHF, grâce notamment à ses billets plus abordables que la LNH, attire beaucoup de familles. Également, en mettant de l’avant un produit exclusivement féminin, le nouveau circuit accroche beaucoup de femmes qui ne sont pas intéressées par le produit offert par le circuit Bettman.

Parmi mes agréables surprises d’avoir assisté au match au Centre Vidéotron, la LPHF propose un «emballage» rafraîchissant autour de ses matchs qui cassent les codes des traditions du hockey professionnel masculin. Entendre une chanson de Céline Dion pour l’introduction des joueuses, ça peut être déroutant pour l’amateur de hockey, mais ça fait changement du bon vieux Fix You de Coldplay qui rugit avant chaque match des Canadiens de Montréal depuis des décennies.

Si les deux équipes voulaient évidemment gagner l’affrontement au Centre Vidéotron, c’était aussi beau à voir tout l’esprit de camaraderie et d’esprit sportif qui règne au sein de la LPHF. Jamais vous ne verrez les joueurs de deux équipes de la LNH se serrer la main après un match de saison régulière comme c’est le cas dans le nouveau circuit ou dans le hockey mineur.

Quant au produit en tant que tel sur la glace, évidemment, ce n’est pas la même chose que dans la LNH. Cependant, la LPHF réunit les meilleures joueuses de hockey au monde et ça paraît. La grande majorité des matchs sont enlevants et on ressent la passion des actrices sur la glace à chaque présence.

Toutefois, Québec n’est pas seule en lice et La grande tournée de la LPHF a aussi connu des succès dans d’autres villes de l’Amérique du Nord, comme Vancouver ou Denver.

Si le nouveau circuit décide d’étendre ses activités dans l’est du continent, où ses «six équipes originales» sont actuellement basées, Québec est un marché tout indiqué pour la LPHF. En plus, avec l’intérêt de Québecor pour être le propriétaire d’une nouvelle franchise, la LPHF pourrait «partager» le risque financier, les six équipes actuelles de la LPHF étant la propriété d’une seule personne.

Cependant, si la ligue veut s’attaquer à l’ouest, ce qui serait illogique actuellement puisque cela ferait exploser les coûts d’opération du circuit, la LPHF trouvera bien plus intéressants des marchés comme ceux de Vancouver, Seattle, Calgary ou Denver.

 Chiefs et Eagles au Super Bowl

 Dans un autre ordre d’idées, je profite de l’occasion pour revenir sur mes prédictions des séries de division dans la NFL, où j’ai enregistré une maigre moyenne au bâton de 25 %. Je ne pensais pas que les Bills de Buffalo allaient réussir à se débarrasser des Ravens de Baltimore ni que les Commanders de Washington allaient causer la surprise contre les Lions de Détroit plutôt que les Rams de Los Angeles contre les Eagles de Philadelphie.

Malgré cet échec, je poursuis le jeu des prédictions pour les finales de conférence. Pour moi, dans les deux matchs, il n’y aura pas de surprise et les favoris obtiendront leur billet pour le Super Bowl. D’abord, dimanche à 15h, les Eagles de Philadelphie écarteront leurs surprenants rivaux de section en saison régulière, les Commanders de Washington. Devant ses partisans, la défensive des représentants de la Pennsylvanie est trop forte et brisera la surprenante offensive de Washington.

Dans l’autre finale de conférence dimanche à 18h30, s’il y a une équipe qui peut donner des sueurs froides aux Chiefs de Kansas City, c’est bien les Bills de Buffalo. Toutefois, les Chiefs ont trop d’atouts dans leur manche pour ne pas obtenir un nouveau rendez-vous au Super Bowl. Ils affronteront les Bills chez eux, dans l’un des stades les plus menaçants de la NFL, et Patrick Mahomes et Travis Kelce ont encore une fois démontré la fin de semaine dernière qu’ils forment un duo inarrêtable.

 Occasion manquée?

 Enfin, si j’étais dithyrambique depuis le début de l’année face aux performances du CH et que le Tricolore a encore une fois démontré sa force de caractère hier à la suite de sa victoire de 5 à 4 en prolongation contre les Rangers de New York, j’ai été très déçu de la performance du Tricolore samedi contre les Maple Leafs de Toronto.

Ce revers contre les traditionnels rivaux de la Sainte-Flanelle a gâché une belle occasion pour la troupe montréalaise de prendre un premier avantage dans la désormais palpitante course aux séries dans la conférence Est de la LNH. C’est inacceptable qu’après avoir dominé Toronto au premier vingt et avoir pris les devants 3 à 0, le Tricolore s'incline 7 à 3 un samedi soir devant ses partisans.

Les Maple Leafs ont livré une belle démonstration qu’il manque encore de talent et d’expérience aux Canadiens pour jouer sur le pilote automatique, comme parfois les formations élites du circuit Bettman peuvent se le permettre. Espérons que la leçon sera bien apprise par les protégés de Martin St-Louis!