Par Érick Deschênes
Le troc permettant au CH de mettre la main sur le défenseur Alexandre Carrier en échange de l’arrière Justin Barron fait de nouveau passer le directeur général des Canadiens pour un génie. Alors que Barron connaît des débuts difficiles avec sa nouvelle équipe, Alexandre Carrier a stabilisé la défensive du Tricolore.
En plus de permettre au club montréalais d’être davantage hermétique, ce qui a fait une différence notamment lors des victoires contre les Panthers de la Floride et les Golden Knights de Las Vegas, l’arrivée de Carrier a permis à la brigade d’arrières des Canadiens de proposer un meilleur jeu de transition.
Rappelez-vous, au début de la saison, ce volet du jeu collectif du Tricolore était l’une des grandes faiblesses de la troupe de Martin St-Louis. Les défenseurs avaient beaucoup de difficultés à joindre les attaquants, les arrières devant souvent lober la rondelle, avec les résultats médiocres qu’une telle stratégie pouvait provoquer.
L’amélioration de cet aspect du jeu a particulièrement pu être constatée lors de la plus récente victoire du CH, lundi contre les Canucks de Vancouver par la marque de 5 à 4 en prolongation. Les défenseurs du Tricolore rejoignaient rapidement les attaquants en zone neutre avec des passes sur la palette. Grâce à leur vitesse, l’une des belles qualités de la brigade offensive de la Sainte-Flanelle, les attaquants montréalais pouvaient rapidement menacer la cage de Vancouver, avec les résultats positifs de lundi.
Saine compétition
La rétrogradation du gardien de but Cayden Primeau est aussi l’une des clés derrière la série récente de succès du Tricolore.
Si les performances des défenseurs des Habs n’ont pas aidé les deux cerbères du CH à briller en début de saison, Samuel Montembault, le gardien numéro un du club, a permis à Montréal de rester dans la partie à plusieurs reprises lorsque l’équipe faisait face à des difficultés. Ce que n’était pas capable d’offrir Cayden Primeau.
Le cerbère américain avait été étincelant lorsqu’il a (rarement) été appelé en relève au cours du ménage à trois de gardiens qu’a vécu le CH l’an dernier. Cependant, cette saison, le manque de matchs vécus par Primeau au cours des dernières saisons en raison de la pandémie l’a rattrapé. Dès qu’il se retrouvait devant la cage montréalaise, on sentait que les Canadiens n’allaient pas l’emporter.
En le rétrogradant au Rocket de Laval, Cayden Primeau pourra disputer des matchs sous une pression moindre et accumuler l’expérience nécessaire pour devenir un gardien constant dans la LNH.
Toutefois, est-ce que Primeau pourra ravoir une chance avec les Canadiens à la suite des deux performances étincelantes de Jakub Dobes à la suite de son rappel avec le grand club? Ce que le gigantesque cerbère tchèque a réussi est incroyable. Il a blanchi les champions défendants de la Coupe Stanley avant de ne concéder qu’un seul but à l’une des meilleures attaques du circuit Bettman, celle de l’Avalanche du Colorado.
En misant désormais sur un deuxième cerbère qui peut faire la différence, Martin St-Louis peut retrouver une compétition entre ses deux gardiens, ce qui ne peut être bon pour les performances d’un club. Si Montembeault connaît une baisse de régime, il sait que son nouveau collègue masqué peut briller dans la LNH et lui ravir du temps devant la cage.
Signer Evans au plus vite!
En raison de l’indiscipline du CH, les succès du Tricolore auraient bien pu tourner en insuccès au cours de la dernière série de 10 matchs.
Mais le brio du centre défensif Jake Evans a permis aux Canadiens de subir de gros dommages alors qu’ils étaient à court d’un homme. L’attaquant de 28 ans, qui deviendra agent libre le 1er juillet prochain, a désormais 23 points (10 buts et 13 passes) en 40 parties disputées cette saison, dont 3 buts en désavantage numérique.
Evans a démontré qu’il est un rouage désormais essentiel de l’unité de désavantage numérique, qu’il est à sa place sur le quatrième trio du CH et qu’il pourra être l’un des artisans du succès des Montréalais au cours des prochaines années, lorsqu’espérons la Sainte-Flanelle ne sera plus en mode reconstruction.
Pour moi, il mérite donc un nouveau contrat d’une valeur entre 3 et 4 M$ par saison, lui qui veut demeurer avec le club qui l’a repêché. J’espère que l’état-major du Tricolore ne sera pas tenté de le céder d’ici la date limite de transactions. Les dirigeants du CH fondent de grands espoirs en Owen Beck pour occuper dans quelques années un rôle de centre défensif au sein du grand club. Mais il n’a pas encore fait sa place dans le circuit Bettman. Jake Evans doit être l’un des vétérans qui épauleront le noyau de jeunes talents prometteurs lorsque les Glorieux seront en position de se battre pour les grands honneurs.