Son bilan est impressionnant et je crois qu’il serait dommage qu’il soit terni par une finale en queue de poisson. Or, pour que cela ait en ce sens, il faudra de l’abnégation et, je crois, un nouveau projet en vue. Car, bien qu’on sente de la fatigue, après 12 ans, tant de la population (ce qui est un classique après une présence d’une période de cet acabit, peu importe le palier politique), que du côté de l’administration elle-même, Gilles Lehouillier ne manque aucunement de vigueur. Il est encore plein de «steam», comme je disais récemment dans mon émission. Il pourrait apporter encore énormément à la société. Il n’y a qu’à trouver son prochain véhicule.
Mais pour ce faire au mieux, il devra passer par-dessus ce qui, je suppose, le turlupine autant que l’envie de mener encore certains projets à bien comme maire : l’esprit de compétition! Car je suis convaincu qu’il a envie d’en découdre avec Steven Blaney, qui assurément sera sur les rangs, et Serge Bonin, qui l’est déjà.
Par contre, une défaite au bout de cette confrontation pourrait non seulement compromettre un peu la mémoire de son travail des 12 dernières années, mais peut-être aussi la probabilité qu’il puisse se retrouver dans une nouvelle position favorable à poursuivre ses apports publics de la façon la plus efficace possible.
L’attrait du changement est non seulement dans l’air du temps en général, en occident, mais aussi une donnée incontournable de tous temps dans le comportement des électeurs. Donc, l’enjeu de cette campagne ne serait pas tant le talent, les compétences ou le bilan que le renouveau. Que ce soit rationnel ou pas. Et très, très rares sont les politiciens qui ont réussi à surmonter ça. De plus, les deux opposants mentionnés ci-haut sont d’un calibre indiscutablement au niveau.
Donc, si j’étais dans ses souliers, je passerais. Je laisserais aussi la chance à mon parti de se renouveler, et à Isabelle Demers, qui pourrait prendre le flambeau de Lévis Force 10, de tenter enfin sa chance, elle qui s’était ralliée rapidement aux débuts et qui, depuis, a abattu un travail plus que respectable. Avec une loyauté qui commande à mon avis récompense. Si elle le désire bien sûr, ce sur quoi je n’ai pas d’information privilégiée.
Plusieurs lévisiens vont s’ennuyer! Mais ils auront, pour se réconforter, le loisir de profiter des multiples réalisations du maire, du quai Paquet en passant (littéralement) par les pistes cyclables abondantes et bien entretenues, les parcs aux atours au goût du jour, les infrastructures sportives de haut calibre, des routes améliorées, allongées, rénovées, et surtout de ce que la croissance effrénée des dernières années leur procure, en termes de fiscalité et de prospérité.
Et je suis certain qu’ils pourront compter sur M. Lehouillier pour continuer de les encourager dans leurs efforts sociaux et communautaires lors des nombreux événements de ce type dont joui la ville. Encouragements qui sont, pour ma part, une des marques de commerce du maire pour lesquels j’ai le plus d’admiration.
Bonne réflexion, M. le maire!
*Guillaume Ratté-Côté est l'animateur de l'émission PolitiGuy Correct à la Radio de Lévis, CJMD 96,9, du lundi au jeudi à 16h.
Cette chronique fait partie de notre section Opinions, qui favorise une pluralité d'idées. Elle reflète l'opinion de son auteur, pas celle du Journal de Lévis.