mercredi 6 novembre 2024
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Troisième lien : «on ne peut plus se permettre de manquer notre coup»

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Bernard Drainville accueillait Santiago Proteau Sanchez, un élève de cinquième secondaire du Collège de Lévis, pour un stage d’un jour. – Photo : Alexandre Bellemare

29 oct. 2024 08:38

Alors que la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a annoncé que le gouvernement provincial ferait un appel d’intérêt international pour le projet de troisième lien entre Lévis et Québec et que le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a effectué une virulente sortie à l’égard du gouvernement caquiste en place, le député de Lévis et ministre responsable de la région de la Chaudière-Appalaches, Bernard Drainville, a tenu à dresser un état de la situation avec le Journal.

«M. Lehouillier est impatient que le projet avance et je comprends son impatience. Ce qui a été annoncé, c’est quand même une bonne nouvelle. Ça marque une première étape de la réalisation du projet, on n’a pas le choix de faire les choses dans l’ordre. On ne peut plus se permettre de manquer notre coup», a d’emblée souligné M. Drainville lors d’une rencontre avec le Journal.

Ce dernier estime que la rigueur est de mise puisque «le projet a assez de détracteurs pour leur donner encore plus de raisons de s’y opposer». S’il ne peut confirmer qu’on a manqué de rigueur dans ce dossier au cours des dernières années, il croit que le gouvernement s’y est mal pris et que cette fois-ci, aucun coin ne sera tourné rond.

«L’appel à l’international vise à attirer l’intérêt de grands constructeurs qui pourraient être intéressés à venir construire le projet. On veut construire un projet avec les meilleurs moyens, aux meilleurs coûts et avec les meilleurs au monde», a-t-il ajouté.

Bien que le rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra ne justifie pas la construction d’un troisième lien interrives, le député de Lévis soutient que plusieurs enjeux font en sorte qu’il est défendable et nécessaire.

«L’argument de la sécurité économique, c’est un argument important qui justifie amplement le projet, même si les opposants s’en moquent. S’ajoute à ça, l’argument de la croissance démographique qui va nécessairement, n’en déplaise aux détracteurs du projet, […] amener des enjeux de circulation qui seront de plus en plus complexes qui vont justifier un nouveau lien», a martelé Bernard Drainville.

L’élu lévisien indique que les estimations démographiques tirées du rapport 2024 de l’Institut de la statistique du Québec, Perspectives démographiques du Québec et de ses régions, 2021-2071, rapportent que d’ici 2051, la Capitale-Nationale connaîtra la plus grande hausse démographique dans la province avec une augmentation de 29,9 % de sa population tandis que la Chaudière-Appalaches se situera au cinquième rang avec une augmentation de 23 %. Selon lui, il est donc temps de mettre en branle un projet de troisième lien pour répondre à la lourdeur des enjeux de circulation actuels et à venir.

Le jeu du chat et de la souris

Si le projet du troisième lien a été délaissé par le gouvernement caquiste en 2023 et qu’il est maintenant de retour sur la table, Bernard Drainville, qui affirme que le caucus de la Chaudière-Appalaches n’a jamais abandonné le projet, avance que c’est la défaite lors de l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon à l’automne 2023 qui a confirmé que les citoyens tiennent au nouveau lien.

Pont, tunnel étagé et bitubes, toutes ces options ont été sur la table à dessin, mais aujourd’hui, un projet de pont serait la priorité.

«Je ne suis pas ingénieur, mais s’il y a une leçon à tirer des divers épisodes qui nous ont menés à aujourd’hui, c’est qu’un tunnel, c’est trop compliqué. On veut laisser travailler les experts et ne pas tirer de conclusions avant qu’ils fassent leur propre évaluation», a assuré le député de Lévis.

Si encore une fois certains détracteurs du projet croient qu’il n’est pas possible pour le gouvernement en place d’avancer suffisamment pour couler dans le béton le projet avant une prochaine élection, Bernard Drainville et ses collègues de la Chaudière-Appalaches souhaitent relever ce défi pour que le prochain gouvernement, peu importe sa couleur, ne puisse faire volte-face.

Stage d’une journée

Lors de sa rencontre avec le Journal, le politicien était accompagné d’un jeune stagiaire, Santiago Proteau Sanchez, un élève de cinquième secondaire du Collège de Lévis. Jeune passionné de politique, Santiago a participé au Parlement des jeunes l’an dernier et a approché l’équipe de M. Drainville afin de réaliser un stage d’un jour avec le député dans le but de vivre une journée type dans la vie d’un élu.

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