Par Érick Deschênes
Comme le pointage de 2 à 2 l’indiquait après les 60 minutes régulières de jeu, les deux formations se livraient une véritable guerre de tranchés, capitalisant sur chaque ouverture laissée par son adversaire.
Grâce à la vitesse de ses attaquants, le Canada a pu déjouer à deux reprises le cerbère Connor Hellebuyck, qui est à mes yeux le meilleur gardien dans la Ligue nationale de hockey (LNH) cette saison.
Pour leur part, grâce à leur robustesse et à leur présence physique supérieure comparativement à l’édition 2025 de l’équipe canadienne à la Confrontation des quatre nations, les Américains ont pu enfiler l’aiguille à deux reprises en saisissant des opportunités dans l'enclave. En plus, la brigade défensive des représentants du pays de l’oncle Sam, de meilleure qualité avouons-le que le sextuor canadien, a connu tout un match. Comme il le fait si bien avec les Hurricanes de la Caroline, Jaccob Slavin a prouvé pourquoi il fait partie du groupe sélect des meilleurs défenseurs défensifs du circuit Bettman.
Un bagage inestimable
Mais pourquoi grâce à leurs forces respectives qui les mettaient dos à dos dans ce match ultime, le Canada a pu célébrer tout un moment de fierté dans un contexte géopolitique morose? L’expérience, tout simplement.
En faisant exception des entraîneurs des deux équipes, le Canada pouvait compter dans ses rangs sur 14 champions de la coupe Stanley parmi les 20 joueurs de l’alignement sur la glace lors de la finale. Si on inclut dans ce groupe les finalistes du trophée argenté, ce groupe passe à 16, avec l’ajout de Brandon Hagel et Connor McDavid. Les Américains n’alignaient que quatre gagnants de la coupe Stanley lors de cet affrontement qui marque déjà les annales.
Sur papier, Connor Hellebuyck est un bien meilleur gardien que Jordan Binnington. Le cerbère canadien, à qui à fait confiance pendant tout le tournoi Jon Cooper, l’entraîneur-chef du Canada, donne assurément des sueurs froides aux amateurs de hockey en raison de son style inorthodoxe.
Mais contrairement au premier match Canada/États-Unis en ronde préliminaire où il avait été faible, Binnington, qui a remporté la coupe Stanley en 2019 lors d’un match ultime d’ailleurs à Boston, a fait les arrêts spectaculaires aux moments clés, particulièrement en prolongation. Ne voyez pas dans cette analyse une critique de la performance de Hellebuyck, qui a été déjoué par trois beaux buts. Cependant, Binnington a permis au Canada de résister jusqu’à ce qu’une opportunité offensive se dessine pour ses coéquipiers.
En effet, Connor McDavid, qui n’a pas eu encore la chance de remporter la coupe Stanley, mais qui a disputé un match ultime en finale le printemps dernier, a aussi fait parler son expérience lorsque ça comptait. Lorsqu’il a eu la rare chance d’être laissé seul dans l’enclave américaine et de décocher un tir pour procurer la victoire à son pays, le centre des Oilers d’Edmonton n’a pas tremblé et il a capitalisé.
Un but en or qui représente également un changement d’époque. Aux Jeux olympiques d’hiver en 2010 à Vancouver, c’était le meilleur joueur canadien de l’époque, Sidney Crosby, qui terrassait les Américains pour permettre au Canada de devenir les champions olympiques à la maison.
15 ans plus tard, McDavid reprend le flambeau. D’ailleurs, que c’est beau de voir Sidney Crosby ajouter un autre titre à son impressionnant palmarès. Lui qui n’avait pas caché à ses coéquipiers canadiens qu’il désirait ardemment mettre la main sur le trophée de champion de la Confrontation des quatre nations, ses Penguins de Pittsburgh n’étant clairement pas une équipe favorite pour remporter la coupe Stanley.
Cependant, comme on l’a vu au championnat mondial de hockey chez les moins de 20 ans, le Canada ne doit pas s’asseoir sur ses lauriers et poursuivre ses réflexions pour améliorer le développement de ses espoirs.
Malgré leur défaite en finale de la Confrontation des quatre nations, les États-Unis ont prouvé qu’ils peuvent atteindre le sommet.
D’ailleurs, comme je le mentionnais plus tôt cette semaine, la LNH doit s’assurer de permettre à ses joueurs de performer sur les plus grandes scènes internationales chaque année, que ce soit avec des compétitions pilotées par le circuit Bettman ou aux Jeux olympiques. En plus des produits réguliers de la LNH, l’intensité des matchs internationaux entre les grandes puissances est la meilleure carte de visite pour promouvoir le sport et attirer de nouveaux partisans! Que j’ai hâte à la prochaine Confrontation des quatre nations, aux Jeux olympiques ou à la Coupe du monde.
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