Le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R. –CSN et le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN ont envoyé des avis de grève au ministère du Travail dans le but de déclencher un arrêt de travail au matin du 30 janvier prochain. Ces deux entreprises possédées par les mêmes propriétaires offrent des services de transport scolaire dans la grande région de Québec.
En novembre dernier, les deux unités se sont dotées d'un mandat de grève de 14 jours, voté respectivement à 100 % et à 98 %. Selon les deux syndicats, c'est la question salariale qui demeure le principal point d'achoppement lors des négociations avec la partie patronale.
«Particulièrement dans le contexte actuel de rareté de main-d'œuvre et d'inflation, les salaires versés actuellement sont nettement insuffisants. Alors que les salarié-es des deux unités accomplissent exactement le même travail, il existe des disparités salariales importantes. À cet égard, les conductrices et les conducteurs revendiquent une réelle transparence financière de l'employeur en lien avec les taux horaires versés ainsi que les frais chargés pour les voyages spéciaux», a soutenu Josée Dubé, présidente du secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).
Du même souffle, la centrale syndicale estime que le récent support financier supplémentaire accordé par le gouvernement provincial aux transporteurs scolaires permettrait à l'employeur de répondre aux demandes des deux syndicats.
«Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l'ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d'attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c'est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur», a argué Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN.
Toutefois, d'autres points de litige incitent le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R. –CSN, qui regroupe une quinzaine de membres, et le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN, qui en compte 70, à muscler ses moyens de pression.
«Les salarié-es demandent le respect de leur convention collective qui est très souvent bafouée par leur employeur. Ils revendiquent également une garantie de 25 heures par semaine afin de rendre attractifs les quarts de travail brisés sur les circuits du matin et du soir. Finalement, ils veulent être rémunérés pour toutes les heures réellement travaillées, incluant le temps d'attente, les problèmes de circulation, les pannes et le remplissage des réservoirs de carburant», a conclu Barbara Poirier, présidente du conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches de la CSN.