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D'un pont à l'autre

Une belle histoire

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18 janv. 2024 07:39

En politique, on dit souvent que les trains qui arrivent à l’heure ne font pas la manchette. Alors qu’on rêve de voir nos bons coups à la une des journaux, c’est plutôt nos travers qui attirent l’attention. Lorsque j’étais ministre, une collègue avait choisi un hôtel à Londres plus dispendieux que celui où se tenait sa conférence. Préparant son discours la veille, elle avait commandé un jus d’orange à sa chambre qui avait coûté 16 $. Révélée par les médias, l’opposition s’était emparée de l’affaire et l’histoire avait alors fait grand bruit. Un an plus tard, elle démissionnait devant le tollé général.

Par Steven Blaney

Il en va de même dans d’autres domaines, comme la santé. On ne dénombre plus les innombrables histoires de «manger mou» et de soins inappropriés qui nous donnent des frissons dans le dos. C’est inadmissible.

Or, c’est une tout autre histoire dont j’ai été témoin, et elle concerne de mon beau-père. Il a commencé à souffrir de la maladie d’Alzheimer il y a plusieurs années. Au cours de la dernière année, son état s’est détérioré à ce point qu’il a été admis en février dernier au Centre d’accueil Saint-Joseph à Lévis. Surplombant le fleuve Saint-Laurent à la hauteur du Château Frontenac et de la Citadelle, on ne dira jamais assez à quel point il s’agit d’un site exceptionnel pour finir ses jours avec une vue imprenable de Québec d’où on peut embrasser l’horizon pratiquement de l'île d’Orléans jusqu’au pont Pierre-Laporte.

Mais ce n’est pas juste ce qui distingue cet établissement. Nous vivons dans une société où l'on a la critique facile. On prend pour acquis de nombreux privilèges et dès la moindre incartade, on se gargarise de propos acerbes dans un chialage ininterrompu. C’est parfois justifié.

Mais qu’en est-il des bons coups? Qu’en est-il du résultat global? Qu’en est-il de ces trains qui arrivent à l’heure?

Dès son arrivée dans l’établissement, mon beau-père et la famille ont été accueillis avec compassion et empathie. Aux petits soins et avec tout ce qui est nécessaire pour sa condition, il a bénéficié d’un environnement sécuritaire et rassurant. De la salle commune, il a même pu assister à de nombreux feux d’artifice des Grands Feux Loto-Québec cet été. En tout temps, les communications avec la famille ont été respectueuses et ouvertes, particulièrement dans les derniers jours. Et tout au long de son séjour, on lui a prodigué ces soins si exigeants avec attention et professionnalisme, jusqu'à son dernier souffle.

J’aimerais donc exprimer ma grande reconnaissance envers le personnel hospitalier. Je voudrais profiter de ces quelques lignes pour dire à quel point j’éprouve de la gratitude pour le professionnalisme, la rigueur, l’empathie et la qualité de soins offerts par l’ensemble du personnel hospitalier du foyer Saint-Joseph. Mon beau-père souhaitait y finir ses jours et son vœu s’est exaucé. Dans ses derniers jours et en pleine négociation syndicale, des infirmières ont quitté les lignes de piquetage pour venir lui prodiguer des soins de confort. Ça en dit long…

Entouré de soin et d’amour, mon beau-père s’est donc éteint doucement juste avant Noël au terme d’une vie absolument complète. À nouveau, je remercie sincèrement le personnel du pavillon d'Youville du Centre d’accueil Saint-Joseph pour l’accompagnement exemplaire et les soins prodigués dans la dernière étape de sa vie.

J’ai été témoin non seulement de la prestation d’un personnel hospitalier qui exerce son travail avec rigueur et grand professionnalisme, mais qui en fait une véritable vocation. Merci, notre société ne peut que mieux s’en porter. Et dans ce cas, le train est entré en gare, à l’heure.

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